Merci à Babelio et à sa masse critique pour cette lecture surprenante. Et merci à Zwy et à l'auteur je suppose pour la mise en scène du livre dans l'enveloppe avec les objets improbables. Ca a beaucoup attisé ma curiosité !
L'étrange mystère de la femme sans tête est effectivement bien étrange. A vrai dire, je ne sais pas trop par où commencer. Pour résumer, c'est l'histoire de Stan dont le meilleur ami Ron a un don pour trouver les embrouilles. Il renverse une femme un jour et, dans la panique – oui oui, c'est la justification donnée – la met dans le coffre avant d'appeler son ami. Sauf que quand il arrive, le coffre est… vide. Improbable quand même ! Ensuite, il y a des histoires de chinois, morts, puis dont les cadavres disparaissent. Et il y a aussi une femme, amnésique, qui débarque un jour chez Stan avec son adresse notée sur un papier.
Quand j'ai commencé ma lecture, j'ai tout de suite su que ça allait être une histoire épique et totalement barrée. Ca n'a pas loupé. L'histoire prend des chemins improbables, tout ce qui peut mal tourner tourne mal, mais en même temps les personnages s'en sortent toujours très bien et assez facilement. On n'a qu'une envie : avoir le fin mot de l'histoire. Au final, ça se lit plutôt rapidement malgré de nombreuses longueurs. J'avoue avoir eu du mal à suivre et à voir l'intérêt de certains chapitres qui ne participaient ni à la construction des personnages ni à l'avancée de l'histoire. Mais dans l'ensemble, l'histoire, sans être transcendante, se lit bien.
Cependant, j'ai noté pas mal d'éléments qui m'ont gênée dans ma lecture. le ton du narrateur est proche de l'oralité et il m'a plutôt plu. Sauf que le narrateur, Stan, semble être un homme très peu sympathique et fort probablement misogyne pour le dire poliment. Les passages où ces éléments sont les plus présents ont été réellement désagréables à lire. Par exemple, Stan décrit des personnages avec condescendance et moquerie. C'est le cas d'une cliente de la boutique d'occasion par exemple qui n'est caractérisée que par son poids jugé excessif. Elle est déshumanisée par des comparaisons animales sans que ça n'influe sur l'histoire. C'est une insulte gratuite en quelque sorte. de même, il croise un enfant qu'il prend pour une apparition surnaturelle et dont le dialogue imite des bruits peu ragoutants alors qu'en réalité, c'est un enfant aveugle qui attend sa maman et parle parfaitement bien. J'ai aussi eu un problème avec la gestion des accents des personnages étrangers. Ces passages étaient gênants tout d'abord parce qu'on sent clairement de la moquerie à l'égard des accents, et ensuite parce qu'ils perturbent la lecture.
Les phases de dialogue sont parfois très réussies et parfois moins heureuses. Il y a pas mal de dialogues un peu inutiles, qui n'apportent rien à l'histoire et je me pose la question du choix d'utiliser un tiret cadratin suivi de trois points d'interrogation pour marquer l'incrédulité ou l'incompréhension des personnages. Dans un roman, il y a tellement de façons de le dire que ça m'a perturbée.
Le traitement des personnages, particulièrement féminins, m'a aussi posé problème. Les femmes n'ont aussi pas de vrais intérêts. Elles sont là pour être belles ou servir de faire-valoir au protagoniste. Même Liza n'a pas beaucoup de profondeur. Elle est assez difficile à comprendre et de fait, il a été compliqué pour moi de m'y attacher.
Malgré tout cela, j'ai quand même passé un bon moment de lecture. Les quiproquos s'enchainent, les éléments se retrouvent emmêlés puis démêlés sans qu'on comprenne trop comment mais on n'a pas besoin de se poser de questions à ce sujet. La fin est plutôt satisfaisante quoi que je n'ai pas été convaincue par la romance. Au final, c'est une histoire d'amitié plus qu'une histoire d'amour et ça se lit facilement.