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Critique de Franz


Oceano Noces.
Un vieux marin-pêcheur s'échine en mer afin d'extraire quelque petit poisson perdu entre des détritus immergés. Une collision avec un navire-usine l'entraîne dans une dérive hauturière. Il est conduit à consommer le contenu honni des boîtes de sardines pour survivre. Sa femme ne croit pas à la disparition de son époux. Elle décide de suivre son inspiration et sa bonne étoile puis d'embarquer sur un paquebot de croisière à destination de Cuba. Deux trajectoires aimantées vont tenter de se retrouver mais les péripéties se multiplieront. L'amour saura-t-il surnager dans un océan d'indifférence décomplexée ?
Ancrée dans le Finistère breton, l'aventure subie par un vieux couple uni et serti dans ses habitudes amène à confronter un art de vivre ancien et désuet à une mondialisation aveugle et à un formatage des comportements. Malgré la pollution planétaire et l'hédonisme mortifère, des ilots d'humanité flottent et permettent, de rebonds en mains tendues, de réaliser l'impossible. le scénariste Wilfrid Lupano, plutôt disert et avisé, a su museler sa verve ironique pour penser en images. Grégory Panaccione réalise une éloquente bédé sans bulles, riche en atmosphères immersives. Les personnages esquissés n'en demeurent pas moins expressifs et le dessinateur n'hésite pas à peaufiner des doubles-pages impressionnantes qui capturent l'attention du lecteur.
La couverture imite une boîte de sardines à l'ancienne dont la finesse de la chair est autant exhalée par la qualité de l'huile que par le design rétro de l'emballage, un savoir-faire qui s'éteint face à la surpêche et la malbouffe omniprésentes. Sinon, pour le gourmet d'aujourd'hui, il faudra bourse déliée pour déguster le plat du pauvre. Finalement, tout fait sens et rien ne pèse alors que les thématiques plombées n'augurent rien de bon. L'apparition de Guevara sur une crêpe au sarrasin est assez goûteuse. Bel objet au contenu fin, « Un océan d'amour » est essentiel au bon fonctionnement des boyaux de la tête.
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