Les souvenirs étaient, pour elle, des bonbons constitués d’un tout petit noyau de vérité, enrobé de couches d’interprétations subjectives acidulées, sucrées ou amères, que l’on ajoutait au fil du temps.
Les récits que l'on imagine sont parfois racontés pour apaiser des blessures. Les métaphores s'adressent à cette partie de nous qui refuse d'entendre les messages trop directs.
Le lierre est un lien qui doit me relier à l'irréel !
Laisse éclore ta colère petit cœur cacochyme ! Car de ta chair noirâtre, va naître ton cœur d'or !
Il existe un univers, nulle part ou peut-être partout à la fois. Un monde ensorcelant dissimulé dans l'infini de l'espace, hors du cœur évanescent du temps.
À fleur de peau.
À corps perdu.
À cœur ouvert.
À perdre haleine.
Cheminons entre les rêves, sans toutefois nous y égarer...
L’acidité me ronge l’esprit, mon corps est à l’agonie. Je déguste le bleu des ecchymoses, avale le rouge carmin des blessures récentes. Les couleurs du crépuscule m’enveloppent dans un drap froid comme la mort. Implacable, détestable mort qui nous visite sans nous prévenir. Je hais son caractère sournois.
Cinq ans.
C’est l’âge que j’avais quand j’ai endormi ma douleur. Ce petit monstre qui sommeille en moi ouvre parfois les yeux pour grignoter un tout petit morceau de mon cœur. Mon cœur saigne, ma douleur s’en abreuve. Puis la blessure cicatrice et la douleur se rendort pour un temps. J’y appose un souvenir-pansement.