AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Henri-l-oiseleur


Le prophète iranien Mani, fondateur du Manichéisme, est un personnage historique qui veilla le premier à la constitution de sa propre légende, car il était aussi bien écrivain et artiste que prophète. Ses fidèles écrivirent beaucoup à son sujet et Amin Maalouf suit une tradition littéraire orientale vénérable, celle de l'hagiographie. Son roman reprend d'ailleurs les grandes lignes de la vie véritable de Mani, mais comme ses disciples antiques, il crée un Mani moderne selon son coeur, selon ses goûts, en faisant de lui un apôtre de la tolérance victime des fanatiques. C'est un anachronisme, bien sûr, mais l'anachronisme est inévitable dans ce genre littéraire-là. Ce bon roman historique est donc d'un intérêt historique limité, mais il est très précieux pour l'histoire des idées contemporaines. On aura garde de le confondre avec une véritable vie de Mani, ce prophète fascinant. L'auteur n'a ni le talent, ni la capacité de "coller" au III°s en Mésopotamie à la manière d'une Marguerite Yourcenar, et il est trop désireux de témoigner de son expérience d'Oriental contemporain pour garder la distance nécessaire. Malgré la déformation idéologique due au romancier, et une prose et des dialogues assez pauvres, la personne de Mani, son charisme attachant, parviennent à rayonner jusqu'au lecteur et lui donnent envie d'aller voir les sources originales, largement traduites maintenant.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}