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Critique de Angmar


Les livres d'Amin Maalouf sont une formidable machine à voyager dans le temps.
Avec Samarcande (1988), il nous emporte en Perse, à travers deux époques.
Dans la première partie du roman, on est transporté au 11ème siècle en compagnie d'Omar Khayyâm, le grand poète et savant persan.
On le suit d'abord lors de son séjour à Samarcande, joyau de la route de la Soie, puis à la cour seldjoukide, où il rencontre le vizir Nizam al-Mulk, qui a fort à faire avec la redoutable secte des Assassins.
Lorsqu'Omar meurt en 1131, il laisse au monde sa poésie, notamment un manuscrit richement décoré contenant ses Robaïyat authentiques.
C'est avec la réapparition fortuite de cet objet unique dans la Perse des années 1900 que s'ouvre la seconde partie du livre.
Ce manuscrit plein de sagesse, ode au plaisir et au détachement des pesanteurs du monde, aura traversé huit siècles pour se retrouver dans un monde tout aussi tumultueux que celui dans lequel il a été écrit.
Ce saut dans le temps a été décrié par certains critiques, qui n'ont peut-être pas saisi l'idée sous-jacente que l'histoire humaine est cyclique et que les guerres et les malheurs se répètent fatalement, rendant d'autant plus pertinente une sagesse hédoniste.
Il est vrai cependant que la transition, en milieu d'ouvrage, vers la période "moderne" nous sort un peu trop abruptement de l'envoûtement de la première partie.
Pourquoi deux étoiles en moins ?
Parce que la première partie sur la Perse médiévale n'explicite pas suffisamment le contexte politique de l'époque ; le néophyte peut s'y perdre entre les différentes factions, dynasties et communautés religieuses évoquées.
Également parce que dans la deuxième partie, l'histoire du manuscrit de Khayyâm, censée être le coeur du récit, se retrouve reléguée au second plan au profit d'une longue mais néanmoins intéressante évocation de la révolution iranienne de 1906-1911.
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