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Critique de AltheaWonderland


Je pense que je me suis un peu trop laissée influencer par le hype immense que Throne of Glass a suscité sur la blogo, que ce soit la française ou l'anglophone. Tout le monde semble parler de ce roman comme d'une référence de la fantasy Young Adult et j'étais donc prête à m'en recevoir plein les mirettes à la lecture... Sauf que ça n'a pas été le cas. Pas que je n'ai pas aimé, ne commencez pas encore à me faire dire ce que je n'ai pas dit, mais Throne of Glass n'est à mon sens pas à la hauteur de la réputation qui le précède. D'ailleurs, loin de moi l'idée de jouer au jeu des comparaisons, mais malgré le peu de romans du genre que j'ai lu je peux tout de même en citer un supérieur sur tous les points à celui-ci. Qu'il s'agisse de l'univers, de la construction des personnages, ou de l'intrigue, Shadow and Bone est à des années lumières au dessus de Throne of Glass. Et j'imagine que ceux qui lisent beaucoup de fantasy YA n'auront aucun mal à citer des dizaines d'autres titres qui le surpassent là où ça compte. Ce n'est donc pas aujourd'hui encore que je vais m'accorder avec ceux qui disent que la saga de Sarah J. Maas est LA référence à lire (mais, après tout, chacun ses goûts !).

Tout d'abord j'ai été très mitigée en ce qui concerne la construction des personnages importants de ce premier tome. En commençant d'ailleurs par l'héroïne, Celaena. Cette dernière a de belles qualités, elle est notamment forte et déterminée ce qui est un atout non négligeable dans ce genre de lecture, elle se suffit à elle-même, n'a pas besoin qu'un chevalier servant vienne à son secours puisqu'elle pourrait régler son compte au dit chevalier en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire... Néanmoins au-delà de ça son personnage reste assez léger dans le sens où elle n'est clairement pas aussi développée et approfondie qu'elle devrait l'être en tant que protagoniste phare de la saga. Et surtout, et c'est là mon plus gros problème avec Celaena, c'est une Mary-Sue pas tentée ! Non seulement la demoiselle est exceptionnellement douée, de loin la meilleure de tous les royaumes alentours, mais en plus elle est incroyablement belle et fait tourner les têtes de tous les mâles qui la croisent... Comment vous dire ? C'est très pénible. Bref j'ai trouvé que la construction du personnage était vraiment trop dans l'exagération au point que cela devienne pénible et la déshumanise. Il va vraiment falloir que Sarah J. Maas redresse la barre et mette le paquet sur son héroïne par la suite, au risque qu'elle en devienne vraiment imbuvable dans le cas contraire. Plus d'approfondissement et moins de "Mary-Sueisme" s'il vous plait !

Je suis ensuite obligée d'évoquer les quelques autres personnages qui tirent plus ou moins leur épingle du jeu dans ce premier tome. Tout d'abord Nehemia, princesse Eyllwe en visite au château, avec qui Celaena va tisser des liens. J'ai beaucoup aimé ce personnage, qui a clairement plus de secrets qu'elle ne veut nous le laisser croire, et c'est quelqu'un que je retrouverais avec plaisir pas la suite. Il y a pas mal à creuser de ce côté-là et cela mériterait d'être fait. Bien sur, et c'est là que je vais vraiment commencer à râler, les deux personnages que l'on voit le plus souvent, et on aurait pu s'en douter vu la façon réductrice dont le résumé français les évoque, sont le prince héritier Dorian et le capitaine de la Garde Chaol... deux personnages masculins qui malheureusement semblent se résumer à nous faire entrevoir, de manière plus que lourde, l'insupportable triangle amoureux qui rend tant de romans YA pénibles et que je ne comprendrais jamais.

Très franchement, à la base, je n'avais pas du tout envisagé un seul instant de triangle amoureux plausible incluant ces deux jeunes hommes pour la simple et bonne raison que Chaol représente tout ce que je hais chez un personnage masculin de YA. Oui j'ose le dire, j'ai mal à mon féminisme et j'en ai marre de ces mâles qui se croient plus malins que tout le monde et qui pense que la terre va s'arrêter de tourner si on ne les écoute pas puisqu'ils ont toujours tellement raison contrairement aux demoiselles ! C'est tout ce que je ne peux pas avaler chez un potentiel love interest et dans Throne of Glass l'auteure manque en plus de subtilité pour nous faire intégrer le triangle amoureux qui n'a certainement pas fini d'être pénible. Tout ces imbroglios amoureux à peine cachés manquent cruellement de finesse et font terriblement tâches dans la construction du récit. A sa décharge Celaena essaie de faire front uni avec nous et de se voiler la face en clamant que seule sa liberté lui tient à coeur... Sauf qu'on sent bien qu'on est pas sorti des Feux de l'Amour et que les "je t'aime moi non plus" risquent de nous barber bien longtemps. Et je dis bien ça en précisant que si je déteste Chaol de tout mon être, j'adore Dorian qui est un personnage charismatique, drôle et touchant ! Il n'empêche que je pense sincèrement que ces histoires gnangnans à peine voilées n'ont rien à faire dans Throne of Glass et gâchent vraiment le plaisir d'évoluer dans l'intrigue.

Je dois aussi dire que je suis assez septique sur les six (!) tomes annoncés concernant cette saga. Bien sur que l'univers du roman est intéressant, que malgré des débuts laborieux on fini par se prendre totalement au jeu, et qu'il y a de bonnes promesses de développement concernant les complots royaux et la magie pas si disparue que ça, je me demande honnêtement si cela justifiera tant de volets ? Ce premier tome reste un peu trop en surface, ralenti par la mise en place de l'univers et des personnages, donc il reste compliqué de se faire une idée précise et la viabilité de la saga sera certainement plus claire dans le seconde tome. Mais je m'interroge tout de même, car les sagas à rallonge ne sont malheureusement jamais une grande réussite. J'espère sincèrement que Sarah J. Maas saura moins se disperser par la suite et nous offrira enfin l'intrigue consumante qu'on est en droit d'attendre face à tant de potentiel inexploité.

Malgré que j'ai beaucoup insisté sur les défauts dans cette chronique, j'ai relativement apprécié ma découverte de Throne of Glass. On se prend plutôt bien au jeu et si l'on passe au-delà des couacs, et de l'exaspération qu'ils suscitent, on ne peut que constater un bon potentiel qui mérite d'être exploité. Ainsi, si je persiste à dire que Throne of Glass ne répond pas aux énormes attentes générées par le buzz qui s'est crée autour du roman, je pense que le matériel est là pour que les suites s'en rapproche beaucoup plus. A voir si l'auteure saura se débarrasser de ces débuts de problèmes qui pourraient devenir vraiment préjudiciables par la suite. A suivre...
Lien : http://altheainwonderland.bl..
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