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Critique de le_Bison


Black Bazar, c'est écouter jusqu'au bout de la nuit de la rumba congolaise.
Black Bazar, c'est boire de la Pelforth tout l'après-midi au café Jip's, à côté de l'arabe du coin qui en fait n'est pas au coin de la rue, métro Château-Rouge.
Black Bazar, c'est porter des Weston aux pieds, un costume bleu qui te ferait passer pour un agent de la RATP, mais en version plus chic, avec une ceinture Dior.
Black Bazar, c'est aussi – ou surtout – regarder les faces B de ces femmes passant devant le Jip's. Des culs, des beaux et des moins beaux. Autour d'une Pelforth, comparer tous ces culs, les décrire en mots, les imager. Et pour ça, j'ai le grand spécialiste du genre, j'ai nommé le Fessologue.
D'ailleurs, le Fessologue, adepte de la rumba congolaise et roi de la SAPE, est l'expert du XVIIIème arrondissement, et peut-être même au-delà, tant sa renommée traverse les lignes de métro, voir le périphérique.

Black Bazar, c'est la tristesse d'un homme, le Fessologue en l'occurrence, sa femme surnommée « Couleur d'origine » étant retournée au pays avec son « cousin », un pauvre joueur de tam-tam. Stop, trente secondes de sérieux : arrêtez donc avec ces tam-tams, cet instrument de contre-culture qui stigmatise la vraie musique africaine, les tam-tams c'était bon pour les champs de coton, mais point de tam-tam dans la rumba congolaise. Fin de cette mise au point éclairée. Perdu dans son chagrin d'amour, il erre dans le Jip's, même la Pelforth n'a plus la même saveur, il se demande même s'il ne devrait pas se faire défriser les cheveux, il cause avec l'arabe du coin. Stop, vingt secondes de sérieux : arrêtez de stigmatiser chaque coin de rue, certains arabes peuvent se trouvent ailleurs qu'au coin de la rue. Fin de cette mise au point éclairée. de quoi ils parlent, de rumba et de fesses probablement. du trou de la sécu aussi. Un sujet grave dans notre société actuelle et ce n'est pas le fait qu'en dehors de ses errances dans les rues de l'arrondissement le Fessologue reste dans son studio à taper sur une vieille machine à écrire Olivetti son histoire qui va le boucher.

Black bazar, c'est également lire la Trilogie Sale de la Havane de Pedro Juan Gutierrez qu'il a emprunté sur les étagères de son ami philippin. C'est aussi lire Dany Laferrière dont son roman s'étale juste à côté de celui de Pedro. C'est croiser la trompette de Miles Davis, le noir le plus beau dixit Sarah la Blanche et Belge tout en parlant de choses sérieuses ou pathétiques avec dérision, comme d'habitude. C'est l'Afrique et les Caraïbes, la Belgique et les deux Congo, le grand et le petit, toutes ces contrées poussiéreuses réunies au café Jip's du XVIIIème arrondissement de Paris.

Black Bazar, c'est lire avec un pack de Pelforth au pied du lit. Stop, dix secondes de sérieux : Alain, faut que tu arrêtes la Pelforth ; c'est bon quand tu as dix-huit piges mais au-delà c'est plus possible. Fin de cette mise au point éclairée.
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