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Critique de benjetpascal


Il y a quelques temps j'ai eu la chance de passer un petit moment assis pas loin d'Alain Mabanckou, de plaisanter un peu, de discuter et même de boire avec verre avec lui. Je ne le connaissais pas plus que ça, mais en plus d'être très sympa il était prix Renaudot, et quand on aime lire comme moi ça compte. On en a arrivé à parler de ses livres, et je lui demandé quel était le premier d'entre les siens qu'il me conseillait, et ce fut Demain j'aurai vingt ans. Voilà pour mon intro ; même si c'est un peu personnel, cela fait partie de mon histoire avec ce livre.

J'ai mis du temps à m'y mettre, mais une fois commencé je l'ai lu d'une traite. On ne rentre pas forcément facilement dans la tête du jeune Michel ; on met quelques dizaine de pages à s'imprégner de sa façon de penser, du contexte et de a façon dont se déroulait la vie dans le Pointe-Noire populaire de la fin des années 70 pour un gamin de 10 ans. Mais une fois que le déclic se produit – et cela vient rapidement – la magie opère et l'on se laisse porter, à mi-chemin entre le Petit Prince et un Vipère au Poing souriant et coloré, dans le coeur d'une Afrique qui suit son propre chemin avec, parfois, les outils des autres.

Quand je dis les outils des autres, c'est faux en fait. Les outils culturels que nous avons – avec d'autres et pas souvent avec humanité – laissés en Afrique ont contribué avec d'autres à façonner des pays, des façons de penser et et des êtres bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer du fond de notre canapé. Et quand d'aucun ont peur (comme actuellement) de cette émancipation et de cette presque fraternité de pensée, je suis certain au contraire qu'elle est plus que précieuse. Et le petit Michel, depuis le bord de la rivière Tchinouka, me l'a confirmé page après page, avec l'humanité et le bon sens propres aux enfants, formé qu'il était par les traditions africaines et la radio, par les féticheurs et par par Arthur Rimbaud...

Une partie de l'Afrique est un peu française, la France est en partie héritière de l'Afrique, et les auteurs comme Alain Mabanckou sont des ponts plus solides que les autres entre nous.

Pour une fois ma critique a dépassé le simple contexte littéraire mais vous l'aurez compris : en plus d'être à lire, sans réserve aucune, Demain j'aurai vingt ans incite par sa profondeur faussement naïve à aller plus loin. Une oeuvre pas loin d'être majeure de la littérature française, à mon sens. L'Histoire le dira mais mon opinion est faite.
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