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Critique de palamede


Après vingt-trois ans d'absence, Alain Mabanckou revient au Congo pour écrire un livre sur sa famille.

Quelques années plus tôt, quand ses parents sont morts, il n'a pas fait le voyage — pas par manque d'amour, mais plutôt par phobie des cadavres. Cette peur remonte à l'enfance, quand la tradition voulait qu'on expose les défunts afin que chacun, même les enfants, leur disent adieu en leur parlant à l'oreille. Aujourd'hui, invité par l'Institut français pour des conférences, il va rencontrer des membres de sa famille, des amis et des Congolais. C'est l'occasion de se retourner sur son passé d'enfant et d'adolescent ponténégrin.

Il redécouvre la ville de Pointe-Noire : la basse ville, le bord de mer, son ancien lycée. Les gens le reconnaissent et lui racontent ce qui s'est passé pendant son absence. En 1960, le pays a acquis son indépendance. le contrôle du pétrole a entrainé deux guerres civiles qui ont opposé les Nordistes et les Sudistes soutenus, les uns par les français, les autres par les américains. Puis il y a eu la période marxiste avec Marien Ngouabi et Denis Sassou Nguesso. Et aujourd'hui, après un exil en France et des élections très contestées, Sassou est revenu au pouvoir.

Au-delà de l'histoire politique, Lumières de Pointe-Noire est un roman qui parle de l'Afrique traditionnelle, de la mort et du rapport aux morts. Alain Mabanckou revient sur les croyances, les coutumes et les superstitions de son pays. Quand il retrouve sa famille, chacun attend de lui qu'il donne un cadeau. Il ne doit pas regarder l'hôpital, ni visiter ceux qui y sont, car cela porte malheur. Sur la parcelle de sa mère, deux chaises vides sont disposées, une cousine lui chuchote à l'oreille : « c'est ton père et ta mère qui sont assis sur ces deux chaises ».

L'auteur a illustré son roman avec des photos. Et symboliquement, les personnages photographiés semblent ne pas prendre la vie (et la mort) au sérieux.

Alain Mabanckou n'est pas allé sur la tombe de ses parents. Ce n'était plus nécessaire puisqu'ils se sont retrouvés pendant ce voyage, « ils sont venus vers lui ».
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