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Critique de jamiK


jamiK
08 février 2024
Mia vit à Venise, elle voudrait entrer dans une grande école de danse à Milan, ce qui voudrait dire laisser son père seul. Lui, il tient un bar, il ne vit que pour sa fille, et il est homo. Et il y a la grand-mère, sculptrice, mais qui a de sérieux problèmes de santé.

Le trait est élégant, vivant et soigné, le réalisme est minutieux, on peut remarquer la justesse des postures, la précision de l'architecture malgré un coup de pinceau rapide, le graphisme possède une belle dynamique.
Une seule couleur par planche, c'est traité en bichromie qui évolue au fil du récit : noir et Bleu pour Venise, noir et vert Chaértreuse pour la Sicile puis noir et violet pour le retour à Venise. Je ne suis pas vraiment fan de ce procédé, que je trouve très artificiel et trop carré pour rythmer les ambiances.

L'histoire aussi est soignée, la psychologie des personnages bien établie, les personnages très attachants, avec ce qu'il faut de naturel et de sincérité pour provoquer les émotions. C'est une belle histoire mélodramatique, touchante et même bouleversante. J'avoue j'ai été ému, pourtant, malgré toutes ses qualités, je reste sur ma réserve, j'ai trouvé ce produit trop formaté, trop justement calibré, il m'a manqué un brin de folie, un dérapage, une maladresse, tout ça est bien trop lisse à mon goût, à la limite du sirupeux. Les personnages sont quand même très stéréotypés, la vieille artiste, le papa homo et la jeune fille qui veut devenir une artiste, si ce n'est pas du cliché !

Je m'en veux presque d'avoir marché à l'émotion au moment calculé par l'auteur, me sentir la machine à réagir à des stimulis tel un rat de laboratoire, ce n'est pas ce que je cherche dans une lecture. Peut-être que vous trouverez parmi mes critiques sur ce site un moment ou je m'en réjouis, mais c'est le truc où on marche trois ou quatre fois et puis quand on l'a compris, la magie n'opère plus. Vous allez penser que je suis totalement blasé, mais j'adore découvrir l'audace fébrile, la prise de risque, ce qui surprend, pas de calcul mais de la poésie, pas d'astuces issues d'un catalogue académique mais de l'errance expérimentale !

On est ému quand on referme le livre, mais à peine refroidi, le soufflet s'écroule.
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