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Critique de Chaplum


Flora M. Mayor est une écrivaine, aujourd'hui tombée dans l'oubli, mais qui avait été découverte par Virginia Woolf elle-même. Publié en 1913, La troisième Miss Symons est un de ses trois romans et le seul traduit en français actuellement.

Henrietta est la cinquième enfant d'une famille de sept enfants, mais surtout la troisième fille. Autant dire qu'à sa naissance, ses parents avaient eu le temps de se lasser de l'attrait des nourrissons et des filles en particulier. Cependant, en grandissant, elle devint une belle petite fille, autour de laquelle tout le monde s'émerveilla. Jusqu'à ce qu'elle en perde l'aura et la grâce pour devenir une enfant quelconque dont tout le monde se détourne. Henrietta, dont le seul souhait est qu'on l'aime, ne comprendra jamais pourquoi, soudainement, elle n'intéresse plus personne et développe un caractère capricieux et désagréable. Celui-ci ne fera qu'empirer au fur et à mesure des années quand elle s'apercevra qu'elle ne possède pas la qualité de se faire aimer des autres alors que c'est son désir le plus cher.

La troisième Miss Symons est un roman au ton résolument caustique et cruel sur le sort des jeunes femmes dans les familles nombreuses, mais plus généralement sur le fonctionnement de la société à la fin du XIXème siècle. Les filles n'occupent pas une place prépondérante dans la famille, en particulier si elles n'ont pas d'atouts gracieux et qu'elles occupent une place défavorable au sein de la fratrie.
Une femme ne peut s'épanouir que par le mariage et la maternité. Et si par grand malheur, elle ne trouve pas un mari qui veut d'elle, il ne lui reste qu'à vivre pour le reste de sa famille et s'occuper de ses parents, de ses frères et soeurs et de leurs progénitures. Mais encore une fois, la vie (et Flora M. Mayor) se montrera horriblement cruelle avec Henrietta, qui ne trouvera sa place nulle part. Son incapacité à plaire et à se faire aimer, ajouté à son caractère acariâtre, l'empêche de convoler et lui font même sentir que partout où elle est, elle gêne. Cela ne fera que renforcer ses mauvais côtés et l'obliger à se forger une carapace afin qu'elle puisse mener sa vie à sa guise, sans se soucier des autres.

J'aime beaucoup les romancières anglaises qui dénoncent la société, souvent avec moquerie, humour et une légère pointe de méchanceté. Ce court roman entre bien dans cette catégorie, sauf que je l'ai trouvé plus noir que drôle. L'humour est présent mais il s'efface derrière le dur sort que la romancière a réservé à son héroïne.

Le roman est diablement bien écrit et efficace mais je regrette que la plume soit un peu trop acérée au détriment de l'humour.
Lien : http://www.chaplum.com/la-tr..
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