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Critique de collectifpolar


Arkestra. La ville qui ne dort jamais. Gangrenée par la came et les gangs. Une ville schizophrène, bipolaire. Les pires criminels y ont élu domicile. c'est là que vit Maxime qui est coursier dans le quartier d'Hannouka. Maxime découvre un jour qu'il est spasmophile. Et à ce titre, il peut bénéficier d'un programme gouvernemental. On lui attribue une dose de cannabis médical hebdomadaire. C'est pour Maxime une révélation. En ce procurant des faux papiers , il arrive a ce faire prescrire un stock conséquent de tétrahydrocannabinol . La meilleur beuh que l'on peut trouver… Il imagine qu'il va pouvoir aider sa mère et sortir de sa condition en revendant la précieuse herbe… Et oui Maxime Goldenberg n'est-il pas le fils d'un truand de la mafia juive. Il se retrouve donc entraîné dans un deal d'herbe qui ne se passe pas comme prévu. Forcément il met à mal toute l'organisation et le bel équilibre de la cité. Et les bandes, les gangs et la police va chercher à lui tomber sur le râble.Karim Madani réinvente le roman noir social, il lui redonne ses lettres de noblesse. Avec son style boxé qui tel un uppercut qui va droit au but et ne s'embarrasse pas de descriptions inutiles, il donne le ton. Il brosse un portrait réaliste de la vie dans les ghettos, ces cité dortoir où les habitants survivent plus qu'il ne vivent.
« Maxime était suffisamment défoncé pour passer entre les gouttes acides d'une biographie placide sans nourrir de pensées homicides ”
De plus, Karim Madani réinvente la langue. Son écriture est elle aussi coup-de-poing, mélange de mélopée et de mots crus. Avec sa plume il peint un décor en noir et blanc, univers gris où déambule des personnages magnifiques de noirceur. Et pourtant, tous plus attachant les uns que les autres. Maxime bien sur, son coté un peu gauche est attendrissant. Sa mère avec qui il forme un couple détonnant, celle ci partant peu à peu dans les limbes. Et même Alex, l'agent de sécurité, l'ami de Max, porté sur la bouteille et pratiquant la violence gratuite nous parait plutôt sympathique. Et puis j'ai oublié de vous parler de Skit que l'on entraperçoit de temps à autre, reliant ainsi les différentes parties du livre. Cette artiste, peintre des rues d'Hanoukka, adolescente virevoltante qui crée sur les murs de la cité un parcours tagué à coup de bombe de peinture et de pochoir, à la mémoire des héros juifs du ghetto.Vous l'aurez compris, j'ai surkiffé cette tragédie moderne et urbaine saisissante.
Lien : https://collectifpolar.com/
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