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Citations sur Casher nostra (4)

– Ton père n’était pas un lâche. Il n’est pas mort comme un lâche.

Hannah portait un vieux peignoir élimé et affichait regard dément et sourire fané. Le même disque rayé, en boucle, tous les jours que Dieu faisait.
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Vendredi 1er février. Dans tous les immeubles de rapport d’Hanoukka, des collecteurs encaissaient les loyers. À peine l’inspectrice partie, un jeune gars vif et musclé tapa à la porte. Maxime hésita avant d’ouvrir, mais il savait que l’homme de main de monsieur Salomon ne le lâcherait pas avant d’avoir récolté le fric du loyer.

– Laisse-moi une semaine, fit Maxime, qui avait du mal à respirer.

– Tu m’as fait le même coup le mois dernier. Je t’ai laissé une semaine et tu as payé au bout de quinze jours.

– Je suis un peu juste ce mois-ci… Tu sais que ma mère est malade et que les médicaments me coûtent un fric fou.

– Des histoires comme la tienne, on m’en sert tous les jours. Tu n’imagines même pas tous les gens malades, à l’article de la mort, tous les endettés, toutes les mères avec des bébés qui ont dépensé l’argent du loyer en couches et en lait en poudre. Tous les jours j’entends des histoires tristes. Mais monsieur Salomon me paie pour collecter l’argent des loyers, pas pour écouter toutes ces jérémiades.

Les agences immobilières envoyaient des huissiers avec des commandements de payer. Monsieur Salomon envoyait des ex-boxeurs qui cassaient les mâchoires des mauvais payeurs, avant de les expulser manu militari. Dans les immeubles de rapport qui lui appartenaient, les procédures d’expulsion ne se réglaient jamais devant une juridiction compétente. Elles étaient expéditives.

– Une semaine, pas plus. Sinon, tu connais la chanson. Je vous jette à la rue, ta mère et toi. Et me dis pas : non, un juif peut pas faire ça à un autre juif. C’est juste du business. On fait pas dans l’humanitaire.

Maxime ferma la porte. Sa mère buvait un café dans la cuisine.

– C’était qui, mon chéri ?

– Rien. Encore un ramoneur. Je lui ai expliqué qu’on n’utilisait plus notre cheminée.

Plus que jamais, il avait besoin de fumer un joint. Il était sur le point de se consumer.
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Maxime ouvrit la porte et l’inspectrice ne fut pas surprise par le spectacle pathétique qui s’offrait à elle, le capharnaüm, la vieille femme dans son peignoir sale et malodorant qui déblatérait, suintant de démence, et son fils de vingt-cinq ans, qui avait l’air toujours à côté de la plaque. Elle exhiba le formulaire de placement en hospice. Max avait l’impression que quelqu’un s’amusait à trancher dans le vif de son système nerveux, au scalpel.

– Elle ne peut pas aller à l’hospice, geignit Max.

– Il y a une autre solution, mais elle n’est pas dans vos moyens.

L’institut Chaplin d’éveil et de thérapie structurelle. Cinquante mille balles pour deux ans.

Maxime ne disposait pas d’une telle somme. Il était coursier dans une boîte spécialisée dans le matériel photo et cinéma. Il touchait à peine le salaire minimum.
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Maxime vidait une boîte à chaussures remplie de photos, de figurines et d’autres bibelots, à la recherche de son dernier gramme de beuh. Il avait la tête en feu, tourbillonnant dans l’œil du cyclone d’une crise de spasmophilie autour de sept sur l’échelle de Richter. L’inspectrice des services sociaux tambourinait contre la porte, et Hannah s’asphyxiait lentement dans un nuage toxique d’Alzheimer, en tenant des propos incohérents. Les monologues du sarin
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