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Critique de Franz


Franz
13 février 2017
Guet-apens à Kansas City
Désolé de n'avoir reçu sa commande de livres, le croque-mort de Morrison, Elijah Stern décide de faire taire des mauvais souvenirs et de se rendre à Kansas City à moins d'une journée de mule afin d'y dénicher son content de lecture. Il atteint Adrian Royce Bookshop mais la librairie ferme ses portes peu de temps après qu'Elijah ait retrouvé une ancienne connaissance qu'il aurait souhaité éviter, Fergus O'Brien, pseudo groom mal rasé et probablement mal intentionné. Il lui propose de trouver une chambre d'hôtel grâce à son entregent alors même qu'une foire aux bestiaux a saturé le parc hôtelier de la ville. Entraîné dans une misérable venelle par Fergus, Elijah est assommé et détroussé de ses bottes neuves, de sa vieille mule et de son pécule destiné à l'achat des livres chéris. Pendant les heures qui suivent, Elijah, homme molesté, lecteur frustré, va tenter de rentrer dans ses maigres possessions. La survenue de son ex-épouse, propriétaire d'un salon réservé aux femmes, pourrait le remettre sur les rails mais tout va aller de mal en pis, dans une exubérance montant crescendo et des éclats délirants jusqu'à l'affrontement final.
Les frères Maffre continuent sur la lancée de leur western décalé et renouvellent leur propos en sondant le passé de leur antihéros, le croque-mort Elijah Stern. le lecteur se laisse embarquer dans une aventure burlesque quant à l'accumulation de scènes furieuses et déjantées teintées d'humour, rehaussées de gags visuels mais le récit linéaire met aussi en lumière tout un lumpenprolétariat vivant dans des taudis et vivant d'expédients. Elijah garde ses sentiments pour lui et préfère la compagnie des livres à celle des coups tordus mais cela n'exclut nullement chez lui empathie et prise de risque. Julien Maffre dispose d'un trait vif et léger ; sa propre mise en couleur à l'aquarelle accentue encore l'atmosphère émolliente qui nimbe une histoire pourtant teintée par l'échec, le repli et la mélancolie.
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