AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Montecristof


A Morrisson en 86, la guerre de sécession a cessé c'est sûr.
Pour maintenir l'ordre la petite ville dispose d'un shérif et d'un maire.
Pour que ses citoyens dorment en paix leur dernier sommeil, elle s'est même alloué les services d'un croque-mort fossoyeur.
Et le héros de l'histoire, c'est lui.
Pas banal, non ?
Il s'appelle Elijah Stern. Il est maigre, fûté , solitaire, noir et blanc, taciturne même avec son seul ami Lenny, et autodidacte car aussi souvent plongé dans un livre que le lui permet son office...
En cette fin d'année le commerçant du coin a invité Colorado Cobb, une célébrité, à venir présenter et vendre le livre qu'il a écrit pour raconter sa vie haute en couleur d'aventurier et de séducteur impénitent.
Séducteur, c'est là qu'est l'os...
L'aventurier a des aventures sans lendemain, donc.
Ça peut faire des jaloux, des frustrés ou des mécontents.
A Morrisson il va en rencontrer. Surtout l'un d'eux, qui a les moyens de cracher son venin. Méchamment. C'est ballot.
A Morrisson ça va dégénérer grave et au final, Stern va devoir creuser une dizaine de tombes après être passé par la case castagne, en tant que distributeur puis récipiendaire...

Graphiquement c'est pas trop mal. La figure de Stern tient la route et accroche l'oeil, les personnages secondaires un peu moins à mon sens. Les scènes de règlement de compte sont souvent confuses quand tout le monde s'en mêle, et les visages cadrés serrés laissent un peu à désirer. Les décors dans cette petite ville sont plutôt bons, comme la mise en couleur.
Un style intermédiaire entre le réalisme ligne claire et le distordu déjanté je dirais. C'est pas du Morris ou du Franquin, c'est pas du Jijé ni du Derib donc, mais ça va.
En tous cas y a une ambiance.
J'ai bien aimé notamment la dernière vignette cadrant Stern qui s'éloigne seul de dos sur une charrette plateau, tirée par sa mule à qui il lance un laconique "hue" en lieu et place du "poor lonesome cow-boy fare away from home"...

Le deuxième tome était en retrait par rapport au premier, cette fois la mécanique redémarre et on s'immerge vite, sans débander jusqu'au bout.

Une BD réussie, donc, pour l'ambiance mêlant l'ironie amère au drame sous-jacent, plus que pour la pure virtuosité graphique.

Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}