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Critique de hcdahlem


«Il faut accepter le palimpseste»

Avec la Fantaisie qu'on lui connaît, Murielle Magellan nous offre un nouveau roman pétillant. La rencontre inattendue d'une ex-dépressive et d'un ex-écrivain misanthrope va faire des étincelles. Et nous réserver de belles surprises. Un régal!

Mona se remet d'une grave dépression. Après avoir perdu son travail, elle s'était enfoncée dans une spirale qui avait vu son mari demander le divorce. Elle était alors retournée chez ses parents à Toulouse avant un long traitement psychiatrique qui avait fini par porter ses fruits. Désormais elle se sentait prête à reprendre le travail, à retrouver la région parisienne et à renouer des liens avec sa fille.
C'est dans une cité de Rosny-sous-Bois qu'elle emménage. Et va faire une belle découverte dans une marche scellée, le manuscrit d'un roman intitulé Jonas is born, Alléluia et signé d'un certain Philippe Sandre-Lévy.
En commençant à le lire, elle y découvre certes un style un peu exalté et pédant, mais va très vite s'attacher à ce Jonas, personnage qui multiplie les tentatives pour effacer sa misanthropie.
En parcourant les réseaux sociaux, elle va parvenir à retrouver l'auteur. Elle lui propose alors de lui rendre son manuscrit, car elle a bien envie de faire sa connaissance. Las! La rencontre s'avère décevante et Mona repartira dépitée, mais toujours en possession du manuscrit qu'elle pourra continuer à lire, car elle s'est trouvée bien des points communs avec Jonas.
Murielle Magellan est passée maître – maîtresse? – dans l'art de la rencontre entre personnes d'horizons très différents. Comme dans Changer le sens des rivières (qui vient d'être adapté au cinéma par Jean-Pierre Améris sous le titre Marie-Line et son juge avec Louane et Michel Blanc dans les rôles-titre), elle réussit parfaitement à marier la carpe et le lapin (j'aimerais bien connaître l'origine de cette expression) et à démontrer combien une rencontre, même improbable, peut être enrichissante, pour peu que l'on prenne le temps de s'intéresser à son interlocuteur. «Deux hommes (en l'occurrence ici un homme et une femme), c'est l'arrivée du doute, du double, de la joute, du soutien, de la moquerie.»
Mais la scénariste n'oublie pas non plus son sens de la dramaturgie, en construisant le roman dans le roman et en nous en offrant ainsi deux pour le prix d'un. Et peut-être davantage: «Ce roman raconte l'histoire de Jonas peut-être, mais il en trimballe une autre, non écrite, intime, que ce texte, par sa simple existence, l'incite à «relire». Cette période ancienne surgit parfois dans ses rêves, déformée, imprégnée d'un voile de brume ou d'une lumière trop crue, inexacte et distordue.»
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024».Enfin, en vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.


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