Citations sur L'ultime accomplissement (13)
Dans ce monde, il y a trois choses qui sont très difficiles à acquérir: le corps humain, le désir pur et le véritable maître (sadguru). Posséder ces trois trésors est une chance indescriptible. Le corps humain est la terre et le pur désir d'atteindre I'ultime accomplissement est l'eau nourricière. Le "je suis" est la graine plantée par le fermier qui n'est autre que le maître suprême. Quelle ré- colte merveilleuse lorsque ces trois facteurs sont réunis! Puis, quand il y a le discernement entre la non-essence ("je suis") et l'essence ("je" n'existe pas), peut-on récolter autre chose que la félicité suprême?
Les sages ont pavé le chemin, mais vous devez faire votre part du travail et vous approprier cette compréhension. Il faut développer une passion pour l'écoute subtile du "je suis" (shravan) et la pratique constante (manana), car cest ainsi que vous pourrez atteindre le Soi non duel.
Le sentiment d'être le corps vous semble si naturel pour la simple raison que vous êtes persuadé que vous ne pouvez pas être Dieu. Mais si maintenant, vous répétez "je ne peux pas être le corps" au lieu de dire "je ne peux pas être Dieu", la méditation naturelle s'établira et se dé- veloppera au cœur de votre être. Bien sûr, cet état devra aussi être oublié et absorbé dans les eaux profondes de la félicité "sans pensée". C'est alors, l'expérience directe de vous-même (sakshatkar).
Le Soi suprême imprègne les trois mondes du "tout" (le connu, le connaitre et celui qui connait), mais il reste totalement indépendant de cette connaissance. En lui, il n'y a rien d'autre que lui. Dans le bijou, il y a de l'or mais dans l'or, il n'y a pas de bijou. De la même manière, tout ce qui apparaît et prend forme est vous, mais en vérité vous êtes "sans forme".
Le monde entier est créé, maintenu et détruit dans et par le mental. L'annihilation de ce mental est le retour à la pensée originelle "je suis". Mais le support de cette pensée originelle de la connaissance est le Soi suprême et c'est devant lui que je me prosterne.
Le corps charrie tout un tas d'impuretés comme la naissance, la mort, l'enfance. la jeunesse, la vieillesse, les maladies, la caste et la nationalité, la couleur de peau etc. Ces conditionnements n'ont rien à voir avec celui qui réside dans ce corps. Ce Soi est pur et sans attachements, il est même au-delà de la connaissance. La véritable purification, c'est d'avoir cette conviction et d'abandonner la croyance d'être un corps.
Mais quitter femme et enfants et toutes relations sociales pour se retirer dans la forêt n'est pas la bonne manière d'arriver au véritable détachement. L'attachement, c'est l'amour que l'on a pour propre corps, c'est lorsque ce "je suis" se prend de s'identifier au corps. C'est cette identification qu'il est nécessaire d'abandonner sur le chemin de la réalisation de Dieu. Il sagit d'abandonner I'identification aux corps physique, subtil, causal et supra-causal pour arriver à la compréhension claire et définitive que ces quatre corps ne sont pas "moi".
La vie profane (samsara) consiste à simpliquer continuellement dans une kyrielle d'activités. Tous les efforts que vous y déployez aboutissent inexorablement à la destruction de votre félicité naturelle. Ils vous plongent dans les douleurs et les plaisirs d'être un corps. La vie spirituelle (paramarth)} quant à elle, consiste à rechercher l'accomplissement ultime, à savoir, connaître sa véritable nature. Mais pour jouir de la connaissance de soi et s'abreuver du nectar de la félicité qui n'est ni plaisir ni douleur, il faut tout d'abord se défaire de l'identification au corps.
Dans le pur Paramatma, le son silencieux Aum est ap- paru. C'est le sentiment "je suis" et la connaissance qui l'accompagne nest pas la pure connaissance, car ensuite, ce "je suis" prend naissance et déclare "je suis le corps". Mais même dans ce corps si transitoire et impur, le Soi réside secrètement. Au ceur de tous les fous, il est complètement serein. En lui, le soleil de la pure connaissance ne se couche jamais, mais pour le connaître, votre ego doit mourir.
Votre mental et votre intellect doivent comprendre le "je suis" tout dabord et l'oublier ensuite pour aller au-delà. La connaissance du "tout" est donc nécessaire, même si elle est aussi ignorance puisqu'elle est apparue quand vous avez oublié votre Soi "sans pensée". Ce dernier qui est votre véritable nature n'a ni mental ni intellect pour créer ce sentiment de "connaître" et "d'être", aussi dit-on qu'il est la pure connaissance.