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Critique de oran


oran
08 septembre 2016
Liban fin des années 50 - Ayn Chir, banlieue de Beyrouth.

Noula, surnommé le « Requin à l'arack » ( eau de vie produite et consommée dans le Proche- Orient ),
est le narrateur interne, l' hakawati (celui qui raconte), mais aussi le chauffeur, le factotum, le confident du maître et surtout l'oeil qui voit et décrypte toutes ces petites choses intimes du quotidien , vision acérée qui perce bien des secrets. Il est le témoin des jours heureux et de ceux tempétueux, des heures de gloire, de prospérité, de paix, mais aussi, celles des déchirements, de la douleur, de la ruine, du cataclysme qui va s'abattre simultanément sur la famille et sur le pays.
Skandar Hayek (hayek : le tisserand) , chef de clan est un riche entrepreneur dans l'industrie du textile qui régente sa tribu
Trois enfants : l'aîné Noula, une « mauvaise graine » , coureur de jupons, incompétent, fat… le cadet Hareth, intellectuel , utopiste, baroudeur , et Karine , « petite fille de riche » dans toute sa superbe.
Il y a aussi sa femme Marie - un mariage de raison, elle était amoureuse d'un autre peu fortuné dont sa famille n'a pas voulu _ ,
sa soeur Mado, vieille fille acariâtre, laissée, il y a longtemps pour compte par un prétendant inconséquent .
Ces deux -là ne s'aiment pas, elles finiront par se haïr et cette exécration sera fatale pour la famille.
Les années passent…
Le second fils , en charge de négocier un contrat avec un Iranien producteur de coton, va saisir cette occasion pour prendre sa liberté et partir à la découverte des sites archéologiques en Jordanie où là aussi, la révolte gronde, d'aller plus loin encore , de jouer les aventuriers .

Requin à l'arack nous sert de guide dans cette mosaïque libanaise où se côtoient maronites, chiites, réfugiés palestiniens, en majorité sunnites qui vivent dans des camps . Les alliances douteuses, les rivalités entre factions se multiplient, se durcissent.
Bientôt, les esprits s'échauffent encore plus, des incidents éclatent, le parti Kateb jette de l'huile sur le feu, tout s'embrase, la guerre explose, concomitamment au coeur du clan et au Liban.
C'est dans ce contexte que Skandar Beyk meurt subitement. Et c'est la spirale infernale.
Noula va prendre les rênes de l'entreprise, mais les décisions inconséquentes qu'il prend (remplacement du parc des machines-outils, création d'une brasserie, dépenses dans son train de vie somptuaires) vont entraîner, petit à petit, puis de façon accélérer la ruine de sa famille. Sa mère, Marie essaiera d'intervenir en contactant son ancien amoureux richissime, désormais. Mais cette tentative sera funeste.

C'est un roman qui démarre comme un conte oriental, récit savoureux, dépaysant : plongeon dans un passé proche et lointain à la fois, paysages lumineux, fulgurance des parfums, intrigues et secrets familiaux , potinages… , puis, les choses se compliquent, le souffle de la spirale se renforce, la politique s'emmêle. Et là, il m'a fallu faire une pause, reprendre, chercher, vérifier, compulser pour trouver les éléments manquants relatifs à l'Histoire contemporaine du Proche Orient et du Liban en particulier (abstruse pour moi) , pour mieux rester au coeur de l'action, mieux comprendre « le pourquoi et le comment ».
Chercher à en savoir plus…
Fin du livre : envie de prolonger cette lecture par d'autres livres sur le même thème, envie d'aller plus loin, de cheminer plus longtemps au coeur de ce pays et de son histoire.
Si vous avez quelques titres à proposer… Avec mes remerciements pour votre aide !

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