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Critique de nilebeh


« Villa des femmes » restitue de façon romancée la vie d'une riche famille libanaise chrétienne, les Hayek, entre 1960 et 1975, tout d'abord une réussite totale due au patriarche, Skandar Hayek qui crée une usine textile puis une inexorable décadence en raison, d'une part, du contexte politique, d'autre part, de la vanité et de l'incompétence de l'héritier, Noula, qui ruine la famille.
Les personnages sont intéressants, qu'il s'agisse du pater familias Skandar, de sa veuve Marie ou de sa soeur la désagréable Mado, ou encore des deux fils, l'incompétent prétentieux Noula et Hareth, le cadet parti découvrir le monde.
Mais c'est finalement le narrateur qui retient le plus l'attention, témoin discret et attentif de la vie de ses maîtres, chauffeur, gardien, jardinier à l'occasion, Noula, dit Requin -à-l'arak, est assis dans son fauteuil et raconte ce qu'il voit. La vie d'une famille cossue du Moyen-Orient, avec ses petites bonnes, tout un personnel actif et silencieux, ses petites histoires qui viennent s'inscrire dans la grande car la guerre est omniprésente entre milices chrétiennes, groupes chiites d'une part et Palestiniens, OLP, Syriens d'autre part.
Ce qui me frappe c'est l'extrême fidélité de Noula le gardien, à ses maîtres et à la plus jeune, Karine, qu'il aime manifestement beaucoup. Cette fidélité, cette discrétion, ce courage pour les aider, les sauver aussi, il y a quelque chose de touchant et aussi d'un peu révoltant dans ce lien maître-domestique. Car à aucun moment on ne sent la réciprocité.
Le livre est probablement inspiré de faits réels, on y ressent la tension entre les quartiers de Ayn Chir (chrétien) et Hayy el-Bir (palestinien) ; on y vit les attaques aux armes de guerre contre les chrétiens (mais on n'entend pas trop parler des attaques contre les Palestiniens) ; les miliciens qui s'installent aux abords immédiats de la villa tenue par les femmes, leur impudence, voire le danger qu'ils représentent, attirés qu'ils sont par la présence féminine, tout cela peut parfaitement avoir réellement existé.

Un livre intéressant et bien écrit.
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