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Critique de Merik


Merik
24 février 2019
Mise en abyme, éléments gigognes, les résonances narratives sont fréquentes dans les écrits d'Andreï Makine. Dans son précédent roman deux histoires de poursuites s'enchâssaient et se faisaient écho dans la taïga, ici ce sont les écrits qui se superposent. Celui notamment de Vivien de Lynden le nazillon, un manuscrit apocalyptique que le lecteur découvre en même temps que le narrateur écrivain auquel il a été confié pour un coup de pouce à la publication. Celui aussi de l'alter-égo Gabriel Osmonde véritable pseudo d'Andreï Makine (merci Renod pour l'info), et tiens encore une histoire de dédoublement au passage, auteur d' « Alternaissance ». Autour de ces personnages écrivains, gravite aussi la maman de Vivien de Lynden, en personnage au cheminement libérateur.
Autre point commun avec le précédent roman, les héros entrevoient la lumière de la félicité terrestre, si elle était sous forme de lieu dans « l'archipel d'une autre vie », ici le cheminement s'intellectualisera pour atterrir « au delà des frontières ». Fondé sur les recherches autour de la métapraxie de la confrérie des diggers d'Osmonde, les héros se révèlent à l'alternaissance, sorte de 3ème naissance après la biologique et la sociale, qui dépasse les absurdités de tout système humain pour revenir à l'essentiel, le présent.

J'ai un peu moins été emballé par celui-ci, peut-être moins surpris (à moins que ma lecture ait été trop décousue), même si j'y ai retrouvé avec grand plaisir cette écriture toujours riche et belle, cultivée sans être pédante.

« Le chaos du monde se décante, la mascarade de l'Histoire révèle son absurdité. Et la masse humaine – magma d'ethnies, de races, de classes, de clans, d'alliances et de mille autres « catégories » - se réduit à son essence : ceux qui acceptent les limites de l'existence et ceux qui les défient. Au-delà de toute appartenance raciale, sociale ou religieuse, nous sommes définis par ce choix – s'endormir dans la masse ou bien refuser le sommeil. »
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