« Le passé pèse sur le présent comme
le cadavre d’un géant »
Nathaniel Hawthorne
Des manteaux, il a dit, comme si j’allais enfiler plusieurs manteaux les uns par-dessus les autres. Comme si la Suède ne connaissait pas le chauffage et comme si je partais en expédition dans une contrée hostile… Ça m’a toujours un peu agacée, cette méconnaissance qu’ont les français des pays nordiques. Partir en vacances en Suède est perçu comme un sacrilège, une insulte aux cocotiers… Qu’importe, au moins là-bas, j’ai du silence, pas de voisins à moins de deux-cents mètres. Je respire une fois par an. Mais il faut être honnête, la vision de la France qu’ont beaucoup de suédois n’est pas beaucoup plus réaliste : la France se résume à Paris et à la Côte d’Azur, la Riviera comme ils disent, et une française digne de ce nom se doit de manger du foie gras au petit déjeuner, de boire du vin rouge dès que l’occasion s’en présente ou même quand elle ne se présente pas, de préférence en déshabillé Chanel et impeccablement maquillée.