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Critique de Bartzella


C'est dans un climat de tension que l'on avance à l'aveuglette (et c'est le cas de le dire !) dans ce roman des plus originaux.

Imaginons. du jour au lendemain, il n'est plus possible de garder les yeux ouverts à l'extérieur parce que QUELQUE CHOSE - une fois vue - rend les gens fous, aggressifs, suicidaires. Soit ils s'en prennent aux autres, soit à eux-mêmes, parfois tout cela en même temps. Toute ouverture sur l'extérieur doit rester obstruée, de jour comme de nuit. Pas évident alors de sortir les yeux bandés puis tenter de se repérer parce que, pour ceux qui restent, la vie doit malgré cela continuer, les besoins de base ne changent pas, eux. Les survivants vont devoir faire preuve d'ingéniosité pour accomplir les tâches du quotidien dans un monde qui ne se ressemble plus, vidé des ses occupants, vide de vie, mais peuplé d'autres choses...

Malorie, mère de deux jeunes enfants, ne pourra compter que sur elle-même pour leur salut.

"Bird box" est un roman difficile à poser parce que bien qu'effrayant, on veut tellement savoir: MAIS QUE VOIENT-ILS DONC, de si terrible ? Privés du sens de la vue une grande partie du temps, chaque fois qu'ils mettent le pied dehors, ce sont tous les autres sens qui deviennent primordiaux pour nos personnages. Il est très étrange d'exister dans le noir...dans un univers devenu dangereux où il est impossible de confirmer ce que l'on entend, de deviner la source des bruits, quels qu'ils soient. Il est parfois si tentant de regarder...
Tout semble une menace; le vent dans les arbres, le ruisseau qui coule, les ploufs dans le puits, les oiseaux qui crient, les semblants de pas à proximité, sans oublier tout ce qui est impossible à identifier...facile de devenir paranoïaque !

Le roman est fort bien construit, chaque chapitre alternant entre le moment où le monde a sombré, et le présent de Malorie, quatre ans plus tard. On comprend en lisant comment, aujourd'hui, elle se retrouve à ramer sur cette rivière. Son passé est la partie la plus intéressante à mes yeux mais j'ai vraiment aimé le récit dans sa globalité. Un récit où l'ouïe et le toucher ont leur plus grande importance. le texte, axé sur les sens, nous met dans l'ambiance dès le départ.
Cela ne donne qu'un léger aperçu comment un individu devenant aveugle au milieu de sa vie pourrait vivre (et cela dans un monde ordinaire). Chaque pas doit être un calvaire...

À mi-chemin entre "La route" (parce qu'ici on peut le situer dans le temps) et les "Walking Dead" (mais sans les zombies), ce roman se vit en solitaire, presqu'en silence, mais quand même beaucoup moins sombre que les deux précédents parce qu'il y a plus de vie et même sans les voir, on en ressent les couleurs et les odeurs. Il s'en dégage aussi une espèce de sérénité qu'il nous est impossible de retrouver dans le monde industrialisé actuel, pollué et bruyant.

"Bird box", une expérience à tenter !
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