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Critique de Yvan_T


A l'instar de l'excellente série de Jean van Hamme et Francis Vallès ("Les maîtres de l'orge"), "L'ordre de Cicéron" plonge le lecteur au sein d'une saga familiale à travers plusieurs générations. Mais au lieu d'opposer des brasseurs, Richard Malka opte pour un affrontement entre deux bureaux d'avocats.

Démarré en 2002 par une tentative de rachat hostile du cabinet français Veyrac-Richemont par le cabinet new-yorkais Steiner - Mac Rae, le conflit qui oppose les deux familles trouve cependant racine en 1938, lorsque deux jeunes avocats s'affrontent lors d'un procès qui déchaîne les passions sur fond de xénophobie. Une hérédité qui s'avère lourde à porter pour Benjamin de Veyrac qui, après avoir appris le passé peu glorieux de ses ancêtres, se retrouve incarcéré par la juge Veron pour blanchiment d'argent au profit d'un riche trafiquant d'armes russe. Son cousin d'outre Atlantique, Nathan Steiner, et sa compagne Anissa Taniss en profitent pour prendre le contrôle du cabinet parisien discrédité. Heureusement, son partenaire de longue date, Martin Richemont, mène sa petite enquête personnelle et, au moment où le sort de son ami semble définitivement scellé, il sort un dernier atout de sa manche : Raphaël Steiner ! Déporté suite à la dénonciation de son grand-oncle Nicolas de Veyrac, celui que tout le monde croyait décédé dans les camps de la mort, revient sur les devants de la scène pour défendre Benjamin, l'ennemi de son propre petit-fils.
Un tome avant la fin, la saga des Veyrac et des Steiner s'articule donc autour d'un revenant.

En s'attardant sur le passé de cet homme disparu depuis près d'un demi-siècle, Richard Malka parcours quelques pages sombres de l'Histoire, de la déportation des Juifs par les nazis aux Goulags de l'Union Soviétique. Au-delà des plaidoyers bien huilés, l'auteur, avocat de profession, ajoute ainsi un côté historique à ce scénario classique, mais bien ficelé. Brillamment narrée et ponctuée de nombreux rebondissements, l'intrigue, toujours aussi prenante, entremêle jalousie, traîtrises, rancoeurs, ambition, haine et rivalité à travers les époques.

Aux dessins, du haut de ses quatre-vingt-trois ans, Papy Gillon fait bien plus que de la résistance. N'ayant plus à démontrer son talent, l'octogénaire souffrant d'arthrose, livre une leçon de courage qui relativise les trois ans passés à attendre " le Survivant ", titre on ne peut plus adapté. Son style classique et réaliste, rehaussé par les couleurs D Hubert, colle parfaitement à la nature statique de ce récit rythmé par les audiences.

Un excellent thriller juridico-financier sur fond historique et un dernier tome qui se fait déjà attendre.
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