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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un bien beau roman d'une auteure trop peu connue en France.

Anjali est jeune, elle est belle, et comme l'ont fait tant de jeunes filles avant elle, elle rêve, bien sûr, de son prince charmant. Elle épouse Prakash, bel officier qui à tous égards, semble répondre à ses attentes, mais, comme chacun le sait, la vie fait souvent ce qui lui chante...

Cette union, qui se présentait sous les meilleurs auspices, ne survivra pas à quelques mois de vie commune.

En effet, Anjali, pourtant très imprégnée de la culture de son pays, l'Inde, en l'occurence, prendra la décision de divorcer, au risque de se mettre la société à dos. Elle épousera Sandeem en seconde noces, et aura de lui un petit garçon, Aram, victime collatérale de la catastrophe de Bhopal.

"Aram ; un nom donné à quelqu'un censé vivre éternellement " ; Aram voulait dire immortel ".

Mais Anjali, dont l'ex- mari avait purement et simplement oublié de venir la chercher, se trouvait encore à la gare de Bhopal, lorsqu'a eu lieu cette terrible tragédie, l'explosion de l'usine de gaz d'Union Carbide.

Ce roman rend hommage à ces milliers de personnes dont la vie a été fauchée de manière si inattendue, ainsi qu'à celles qui à l'époque n'étaient pas de ce monde, mais qui aujourd'hui encore, payent un lourd tribut à cette tragédie.

Au fil des pages, le lecteur assiste à la métamorphose d'Anjali. Anjali jeune fille, qui dans son imaginaire se destine à une vie de rêve, Anjali dont les rêves de jeunesse se fracassent contre les remparts de la réalité, et Anjali, femme touchante et déterminée, qui se déleste de traditions séculaires, pour ne pas se cantonnner à son "déshonorant" statut de femme divorcée, mais continuer à dérouler le fil de son existence, et à cueillir ce que la vie consent à lui accorder.

À travers l'histoire de cette jeune femme, c'est la société Indienne que nous dépeint Amulya Malladi. Les mariages arrangés, la conception qu'ont les Indiens de cette "union sacrée", celle qu'ils ont du divorce, et le regard désapprobateur qu'ils posent sur ce qui, dans notre société, ne serait que vétilles.

Lire Amulya Malladi, c'est s'immerger en terre inconnue, dans un monde aux antipodes du notre, et je dirais même, que c'est voyager dans le temps, tant ces us et coutumes me semblent tout droit sortis d'une époque révolue.

Ceci ne confère d'ailleurs que plus de charme et d'intérêt à cet ouvrage dans lequel l'auteure aborde de nombreux thèmes. La vie de famille, l'adultère, la maladie, la mort, le pardon,
l'amitié, et bien d'autres sentiments et situations qui jalonnent une vie. À travers les réflexions intimes des différents protagonistes, elle évoque également la complexité de l'âme humaine, et les contradictions qui s'y disputent.

Cet ouvrage est une dédicace à tous les parents qui ont enduré, ou endurent la douleur d'être confrontés à la maladie d'un enfant ; à tous ceux qui, le coeur pénétré de chagrin, font preuve de courage, et tentent de tenir la mort en respect, de repousser l'échéance, avec pour seule arme la force de leur amour et l'énergie de leur désespoir.

La fin est émouvante, sans éclats, feutrée comme l'est l'atmosphère de tout instant solennel, et donne une magistrale réplique au titre de ce roman.


Je te remercie, Magali, (ladybird), de m'avoir fait découvrir cette talentueuse auteure.
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Mercure de France a l'oeil pour dénicher des romans de grande qualité. Une bouffée d'air pur en fait indéniablement partie.

L'histoire se déroule en Inde et tourne autour de trois personnages clés : Anjali, l'épouse bafouée, Prakash l'ex mari perclus entre culpabilité et égocentrisme et Sandeep, le mari actuel d'Anjali.

Quand Prakash oublie de venir chercher son épouse à la gare de Bhopal, c'est avec de lourdes séquelles qu'Anjali survivra à l'explosion de l'usine à gaz à côté. Cet oubli aura de lourdes incidences sur sa vie. Son mariage avec Prakash n'aura pas duré plus d'un an que le divorce est prononcé dans un pays où les us et coutumes montrent du doigt ces femmes qui osent dire stop.

Des années plus tard, remariée à Sandeep et mère d'un garçon de 12 ans en très mauvaise santé, la brèche s'ouvre à nouveau quand son ex mari est muté là où elle a refait sa vie.

Ce roman m'a séduite du début à la fin. Il met en exergue une palette de sentiments humains explorés avec brio. Peut-on pardonner, peut-on oublier, peut-on se reconstruire après un premier mariage raté ?
Les personnages sont criants de vérités et de sincérités que ce soit dans leurs travers ou leurs qualités.
L'Inde se dessine devant vous à travers sa cuisine, ses habits, ses mentalités, on s'y croirait tant le tout donne un rendu très immersif et palpable.

La fin est de toute beauté et m'aurait même fait jaillir quelques larmes.
Un magnifique roman.
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Je voulais une lecture sans conséquence... pas insipide, mais qui ne soit ni triste, ni violente.
Le titre "Une bouffée d'air pur" et l'illustration colorée de la couverture promettaient cela... sans en savoir plus, je l'ai emprunté à la bibliothèque de mon quartier.

En réalité, ce ne fût pas une lecture si légère. Avec des sujets graves... les mariages arrangés et la condition des femmes en Inde ; le divorce très exceptionnel dans ce pays ; et surtout, les conséquences de l'explosion à Bhopal, en 1984, d'une usine de production de pesticides qui fit plus de 3500 morts dans l'instant, des dizaines de milliers plus tard et des centaines de milliers de personnes avec une santé impactée jusqu'à nos jours... c'était tout l'inverse de ce que je souhaitais.
Je me suis retrouvée à essuyer quelques larmes, mais finalement je ne regrette pas du tout cette lecture, je l'ai beaucoup appréciée et je peux même aller jusqu'à vous la recommander.
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le 3 décembre 1984, la gare de chemin de fer de Bhopal fourmillait d'activités nocturnes Tardives.
Bhopal , une ville au coeur de l' Inde, où tout a commencé lentement inexorablement, cela s'est propagé, "comme si quelqu'un avait lancé de la poudre de chili rouge". Un gaz foudroyant le d'isocyanate de méthyle (CH3-N=C=O) rejeté dans l'atmosphère de la ville, couchait 3500 personnes ce 3 décembre sur le béton des rues.


C'est la catastrophe écologique la plus meurtrière de l'histoire, l'usine de la firme américaine Union Carbide produisant des pesticides a dégagé 40 tonnes de ce gaz toxique. On comptera de 20 000 à 25 000 morts selon les associations de victimes. La presse souligna 30 années de laisser aller.


Avec virtuosité Amulya Malladi s'empare de ce sujet, brûlant et corrosif, le fait vibrer à travers le destin cruel d'une famille, une déchirure que le gaz a honteusement réservé aux enfants, des mères intoxiquées le 3 décembre 1984, au fils de Anjali le petit Amar. Il a 12 ans, " Amar regarde les tubes insérés dans son corps, un dans son nez et un autre tube intraveineux qui sort de sa main." page222.

L'histoire de cet enfant promis à bel avenir est directement fissurée par la dégradation rémanente, des tissus de la mère, pour mieux s'infiltrer sournoisement dans les poumons de son fils.


Le titre choisi par la traductrice, une bouffée d'air pur, résonne comme une provocation, mais cache aussi autre chose, une volonté farouche de respirer une autre musique au pays de l'hindouisme, au pays de l'obscurantisme religieux de tout poil qui maintiennent la femme dans une dépendance totale à son mari et à sa famille.


Anjali avait espérée que l'homme qu'elle avait choisi Prakash Merah serait délicat et merveilleux, mais il la trompe, et l'oublie sur le quai de la gare de bhopal ce 3 décembre. Sa décision viendra, comme une bouffée de lucidité, comme une nécessité indispensable à sa survie, tourner la page, malgré ses parents, malgré Prakash devenu un dignitaire de l'armée, malgré la rumeur.


Anjali en se remariant avec Sandeep, sait qu'il accomplit là un geste que ses parents désapprouveront. La propre soeur de Sandeep est encore plus claire page 179: "Oui c'est le devoir de la femme s'est exclamée Komal, d'un air pincé. Je n'arrive pas à croire que tu l'épouses après avoir appris tout ça, a-t-elle déclarée en me regardant avec dégoût. Je ne sais pas comment je vais pouvoir rester ici plus longtemps."


Une bouffée d'air pur est bien plus qu'un roman sur le drame de Bhopal, c'est un roman d'amour, de liberté, un cri de rage contre ces usines fantômes, un matin qui se lève pour toutes les femmes hindoues, pour tous les hommes qui reconnaissent enfin une place pour des femmes libres, indépendantes, instruites.

Je garde un souvenir ému, bouleversé, par les espoirs qui se dégagent d'une atmosphère qui peu à peu purifie les personnages malgré le drame d'Amar.
Roman gratifié d'une très belle traduction.
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Au commencement du roman, Anjali, une jeune femme, attend son officier de mari qui doit venir la chercher à la gare de Bhopal. Lorsqu'elle est prise, comme toutes les personnes aux environs, de difficultés respiratoires, qui vont pour certains s'avérer fatales, elle frôle la mort. Pourtant Anjali se réveille à l'hôpital… Après un saut temporel de quinze ans, on la retrouve mariée à un professeur, et elle-même institutrice, et mère d'un garçon de douze ans. le propos de Amulya Malladi n'est pas de recenser toutes les conséquences dramatiques de la catastrophe de Bhopal, mais de traiter de répercussions tout à fait intimes, propres à une famille, sur une quinzaine d'années après cette tragédie. Mêlant les points de vue de différents personnages, et les époques, elle compose une fresque tout à fait réussie.

J'ai trouvé ce livre émouvant et lumineux, à l'image du titre qui ne prend sa signification qu'à l'extrême fin du texte. Il traite de thèmes que l'on n'associe pas forcément à la culture indienne, comme le divorce, l'accès au travail pour les femmes, ou le féminisme. C'est donc un roman particulièrement riche sur les dernières années du XXème siècle en Inde. On peut y voir notamment le conflit entre les générations, celle des parents d'Anjali qui veulent rester fidèles aux traditions passées, et celle qui la suit, qui accepte, et même initie les changements de mentalité. C'est grâce à la chronique de Delphine que j'ai découvert ce roman, et je lirais bien volontiers le foyer des mères heureuses, sorti plus récemment, et qui a beaucoup plu à Delphine aussi.
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Ce livre est un coup de coeur
Je l ai lu pour un challenge , il attendait depuis un certain temps dans mes PAL.
Je suis ravie de l'avoir lu malgré la tristesse de l'histoire.
La catastrophe de Bhopal , la vie des femmes en Inde et leurs rapports avec les hommes , les exigences de le vie et ses conséquences , la rancune , l'argent , le destin tous ces thèmes sont le reflet de ce roman.
Ce roman je ne peux que vous conseiller à le lire
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Un très beau livre, qui traite des rapports et des sentiments humains sans dichotomie. L'autrice arrive à nous faire ressentir les sentiments de tous les personnages et à nous imprégner de leurs pensées pour les comprendre. Un livre déchirant mais magnifique.
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En Inde, basé sur fait réel ayant marqué l'histoire de l'Inde, l'explosion de l'usine de gaz à Bhopal.
Une jeune fille élevée dans la tradition, réalise son rêve d'un mariage fastueux, avant de devoir s'émanciper et briser les tabous de la société pour faire face à la tragédie qui la frappe et s'élever contre sa culture, sa famille et ses propres croyances. Elle divorcera, vivra loin des siens, reprendra des études supérieures, rencontrera un homme qu'elle aime et qui l'aime. Elle élèvera son fils lourdement handicapé à cause des gaz ingérés lors de l'explosion. Très beau premier roman.
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Le 3 décembre 1984, une explosion se produit dans une usine d'Union Carbide à Bhopal. Je m'en souviens, c'était chaotique, des milliers de gens sont morts ou blessés, une attaque d'une grande nocivité.

J'ai senti mes poumons comme écorchés en dedans par des ongles, comme si quelqu'un avait lancé de la poudre de chili rouge dans mes narines. J'ai inhalé à nouveau et c'était pareil. J'ai grippé ma gorge et fermé les yeux qui me brulaient et larmoyaient. Puis j'ai tenu le bord de mon sari contre mon nez dans l'espoir de dissiper quelque peu les épices dans l'air mais rien ne parvenait à assainir l'atmosphère… Si Prakash était venu me prendre à l'arrivée de mon train deux heures plus tôt, j'aurais été sauvée, hurlai-je intérieurement…

Anjali est à la gare de Bhopal ce soir là, elle attend son mari Prakash Mehra, un officier de l'armée. Il l'a oubliée, si seulement il avait été à l'heure, Anjali son épouse aurait eu la vie plus belle.

Elle est là, à l'attendre et voit tout le monde autour d'elle s'effondrer. Il faut fuir à tout prix. Anjali vivra mais paiera le prix fort.

Nous la retrouvons seize ans plus tard, elle est aujourd'hui mariée à Sandeep. Elle souffre de crises d'asthme et son fils Amar âgé de douze ans est gravement malade suite au gaz inhalés des années plus tôt par sa mère.

Un jour, au marché elle croise Prakash dont elle est divorcée - fait unique en Inde seul 1 % des femmes sont dans cette situation. Il est là devant elle avec sa famille. Tout son passé ressurgit.

C'est un premier roman choral que nous propose Amulya Malladi, un premier roman écrit il y a de nombreuses années, il vient d'être traduit par Geneviève Leibrich et publié chez Mercure de France que je remercie pour ce bel envoi.

Anjali, Prakash vont revivre ce qui s'est passé seize années plus tôt.

Le rêve de la jeune Anjali de se marier avec un officier militaire et de vivre bien, un mariage arrangé et une toute autre réalité. le poids des traditions est fort en Inde, le divorce très rare. Anjali a franchi le pas en espérant le bonheur mais à quel prix car le regard des autres est lourd à porter, pour ses parents c'est le déshonneur qu'ils portent.

Un premier roman qui nous parle finalement bien peu de la catastrophe de Bhopal mais nous fait découvrir la société, le poids des traditions, l'aspect politique avec le décès d'Indira Gandhi, les conditions des hôpitaux en Inde ... Il est également question de culpabilité, de pardon.

Une jolie plume. Je remercie Mercure de France de nous permettre de découvrir des auteurs du monde entier.


Ma note : un coup de ♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Anjali a vécu de près la catastrophe de Bhopal qui a eut lieu quinze auparavant. Elle est une miraculée même si elle souffre depuis d'asthme bronchique . Malheureusement, le gaz qu'elle a respirée cette nuit-là alors qu'elle attendait son époux de l'époque qui fut en retard pour la chercher, a été nocif pour son fils qui naquit des années plus tard alors qu'Anjali a refait sa vie avec un autre homme. Amar est gravement malade, et avec Sandeep, ils essayent de faire en sorte que leur fils ait une belle vie malgré ses maladies qui l'handicape fortement et qui le condamne.
Un beau jour, alors qu'Anjali est au marché, elle croise son ex-mari, le même qui l'a oublié durant cette nuit infernale. Il vient de s'installer dans la même ville où habite Anjali et sa famille. La douleur qu'elle a enfouit au fond d'elle ressurgit.

"Une bouffée d'air pur" est un roman bouleversant. Il est simplement sublime. Même si ça fait quatorze ans que le roman a été publié pour la première fois, il aura fallut attendre 2017 pour qu'un des romans d'Amulya Malladi soit traduit en français. Ce roman permet de prendre conscience du sens du verbe "pardonner". Il nous fait également découvrir le parcours hors-du-commun de cette femme indienne qui a refait sa vie après avoir divorcée. On y retrouve également le combat de parents contre la maladie de leur enfant.

"Une bouffée d'air pur" est vraiment un roman à découvrir, une histoire à lire et à ressentir. Un incontournable de cette rentrée littéraire.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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