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Critique de Sachenka


Avec ce bref roman, cette nouvelle, cette plaquette, l'Argentin Eduardo Mallea signe un petit bijou. Il raconte l'histoire d'un homme seul et grave : Chaves. Cet homme parle peu, n'échange pas avec ses collègues bavards, même une fois le travail terminé. Solitaire jusqu'au bout, il n'en a que faire des autres, il s'isole volontairement, s'attelle avec ardeur à la tâche, peut-être même essaie-t-il de s'y oublier… Mais ce silence qu'il s'impose est mal perçu, ses collègues le croient hautain, méprisant. Alors, la frustration puis la colère se déchainent. Contrairement à l'entourage de Chaves, le lecteur est intrigué, veut connaître l'histoire de cet homme si particulier.

Et cette histoire, Mallea la livre petit à petit, via des retours en arrière. Alors que la fureur des travailleurs est à son paroxysme, l'auteur lève le voile sur les moments les plus intimes d'un homme à qui les promesses de la vie ont été ravies. Sa fille, puis sa femme… Chaves réussit à les partager naturellement. Et merveilleusement, aussi. On a l'impression d'entrer à pas feutrés dans la vie de cet homme. Lui qui parle si peu, il communique beaucoup, par des gestes presque imperceptibles, par un regard jeté à la dérobée, par le mouvement lent de ses pieds près de la berge, un soir alors que la brise vient rencontrer sa nuque. L'écriture a un je-ne-sais-quoi de poétique mais sans les lourdes fioritures qui souvent l'accompagnent. Tout comme le personnages Chaves, Mallea est économe de ses mots : rien de superflu, tout va à l'essentiel. Décidément, un auteur à découvrir et faire connaître.
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