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Citations sur Le roman du roi Arthur et de ses chevaliers de la Tab.. (23)

Ce pourquoi ils conseillaient de ne plus jamais en aucune façon engager de guerre contre Arthur, ce noble conquérant, car « de sa puissance et vaillance il faut tout redouter, considérant les nobles rois et chevaliers de la Table Ronde, auxquels nul prince de la terre ne se peut comparer ».
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ALORS QUE LE ROI reposait en sa cabine sur le navire, il s’endormit et rêva. Ce fut un rêve étrange. Il lui sembla qu’un dragon redoutable noyait beaucoup de son peuple. Il venait de l’occident en volant. Sa tête était émaillée d’azur. Ses épaules brillaient comme l’or. Son ventre paraissait annelé, d’une couleur merveilleuse. La queue était déchiquetée, les pattes du plus beau noir, les griffes du plus bel or. Une flamme hideuse jaillissait de sa gueule. On eût dit que la terre et le ciel en étaient embrasés. Ensuite il parut au roi que venait de l’orient un farouche sanglier. Il était tout noir et enveloppé de nuées. Ses pattes avaient la grosseur d’un pilier. D’apparence il était âpre et rude, la bête la plus vile qu’on eût jamais vue. Il grondait et rugissait, de manière si épouvantable que c’était merveille de l’entendre.
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ILS SE MIRENT alors en place des deux côtés du champ clos et firent courir leurs chevaux, si vite qu’en se heurtant l’un l’autre du fer de leurs lances au mitan de l’écu ils firent tomber à terre hommes et montures. Les deux chevaliers se relevèrent. Ils dégainèrent leurs épées. Cependant qu’ils étaient ainsi occupés à se battre, la demoiselle du Lac entra dans la lice, qui avait mis Merlin sous la pierre. Elle venait par amour pour le roi Arthur, car elle savait que Morgane la Fée avait pris des dispositions pour que le roi fût tué ce jour-là. Elle venait donc pour lui sauver la vie.

Les deux adversaires mettaient de l’ardeur à combattre. Ils portaient des coups qui souvent avaient beaucoup de puissance. Cependant, l’épée d’Arthur n’était pas aussi tranchante que celle d’Acalon. La plupart du temps, les coups que portait Acalon ne manquaient point d’infliger à Arthur de graves blessures. C’était merveille s’il tenait encore debout. Toujours le sang coulait. Quand Arthur vit le sol ainsi couvert de son sang, la frayeur le prit. Il pensa que par traîtrise on avait changé son épée. Elle ne mordait pas dans l’acier comme elle avait coutume de le faire. Il craignait fort de perdre la vie, car il lui semblait à chaque fois que l’épée dans la main d’Acalon était Excalibur. À chaque fois le coup que donnait son ennemi lui faisait verser le sang.
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ADONC, après ces quêtes de messire Gauvain, de messire Tor et du roi Pellinor, il advint que Merlin tomba amoureux à en perdre le sens de la demoiselle que ledit roi avait amenée à la cour. C’était une des demoiselles du Lac. Elle avait nom Viviane. Merlin ne voulait pas la laisser en repos. Toujours il se tenait à ses côtés. Elle lui fit bon accueil mêmement, jusqu’à ce qu’elle eût appris de lui tout ce qu’elle désirait savoir. Il était entiché d’elle. Il ne pouvait s’en séparer.

Un jour il dit au roi Arthur qu’il n’en avait plus pour longtemps et que, malgré toute sa science, il serait bientôt sous terre.
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Merlin alla devers le roi Léodegan de Carmélide et lui fit part du désir qu’avait Arthur de prendre pour épouse sa fille Guenièvre. « C’est, répondit Léodegan, la meilleure nouvelle que j’aie jamais entendue, qu’un roi aussi valeureux, aussi brave et aussi grand veuille épouser ma fille. Pour ce qui est de mes terres, je lui en donnerais si je pensais qu’il en tirerait satisfaction. Mais il en possède à sa suffisance, il n’en a nul besoin. Je lui enverrai un présent qui lui plaira bien davantage. Je lui ferai don de la Table Ronde, qu’Uter Pendragon m’a offerte. Quand elle est entièrement garnie, y prennent place cent cinquante chevaliers. J’en ai bien cent, mais les cinquante autres me font défaut, tant ils ont été nombreux à trouver la mort depuis que je suis roi. »
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Peu après la mort de Balain, Merlin prit son épée. Il en ôta le pommeau et en mit un autre. Puis il demanda à un chevalier qui se trouvait là de prendre l’épée en main. Il essaya mais ne put y réussir. Merlin se mit à rire. « Pourquoi riez-vous ? demanda le chevalier. — Voici pourquoi, répondit Merlin. Nul ne pourra jamais manier cette épée s’il n’est le meilleur chevalier qui soit au monde, et ce sera messire Lancelot, sinon Galaad son fils. Avec cette épée Lancelot tuera l’homme qu’il aimait le plus sur la terre, à savoir messire Gauvain. » Tout ceci, il le fit inscrire au-dedans du pommeau de l’épée.
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SUR CES ENTREFAITES Merlin vint au roi Marc et, voyant tout ce dont il se chargeait, il dit : « Ici même aura lieu le plus grand combat entre deux chevaliers qu’il y ait eu ou qu’il y aura jamais, ces combattants aussi les amants les plus loyaux. Aucun des deux cependant ne tuera l’autre. » Sur le tombeau Merlin inscrivit en lettres d’or les noms de ceux qui combattraient en cet endroit. Ces noms étaient Lancelot du Lac et Tristan.
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Cependant vint un messager du roi Rion, de Galles du Nord. Il était roi de toute l’Irlande et de beaucoup d’îles. Voici quel était son message : il saluait le roi Arthur ainsi qu’on va le voir, disant que le roi Rion avait défait et déconfit onze rois, que chacun d’eux lui rendait hommage et que – c’était là qu’il voulait en venir – ils lui avaient baillé leurs barbes bien écorchées, sans en rien retenir. Le messager venait donc chercher la barbe d’Arthur, car le roi Rion avait orné son manteau de barbes royales, et il lui restait une place sur ce manteau. Pour quoi il envoyait quérir cette barbe, faute de quoi il envahirait les terres d’Arthur, brûlant et tuant, et n’aurait de cesse qu’il n’ait eu la tête avec la barbe.

« Bien, dit Arthur, tu as donné ton message, le plus grossier et le plus infâme qu’on entendît jamais donner à un roi. Tu peux voir que ma barbe est beaucoup trop jeune pour servir d’ornement. Mais dis ceci à ton maître : je ne lui dois nul hommage, pas plus qu’aucun de mes aînés. Au contraire, avant qu’il soit longtemps, c’est lui qui me rendra hommage, et à genoux. Autrement il y perdra sa tête, par ma foi, car c’est de tous les messages dont j’aie jamais ouï parler le plus ignominieux. J’ai observé que ton roi ne s’est jamais encore heurté à homme de renom, mais dis-lui que j’aurai sa tête s’il ne me rend point hommage. »
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En chemin, Arthur dit : « Je n’ai point d’épée. — C’est sans importance, repartit Merlin. Non loin d’ici se trouve une épée qui sera vôtre si mes efforts aboutissent. » Et ils chevauchèrent jusques à un lac, lequel était large et d’une eau pure. Et au milieu du lac, Arthur aperçut un bras vêtu de soie blanche qui tenait dans sa main une belle épée.

« Voyez, dit Merlin, là-bas se trouve l’épée dont je parlais. » Là-dessus, ils virent une demoiselle qui marchait sur le lac. « Quelle demoiselle est-ce là ? demanda Arthur. — C’est la Dame du Lac, répondit Merlin. Et dedans ce lac il y a un rocher, et dedans ce rocher un palais, le plus beau qui se puisse voir et richement décoré. Cette demoiselle va bientôt venir au devant de vous. Lors parlez-lui courtoisement, afin qu’elle vous donne cette épée. »
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Sur ce, ils allèrent trouver l’archevêque. Ils lui contèrent comment l’épée avait été obtenue et par qui. Et, le jour de l’Épiphanie, tous les barons vinrent pour tenter de prendre l’épée, libre à chacun d’essayer. Mais là, devant tous, nul ne put s’en saisir qu’Arthur. De quoi maint seigneur fut courroucé, disant que c’était grande honte pour eux tous et pour le royaume d’être soumis à un jouvenceau qui n’était point de haute naissance. Ils se querellèrent alors, tant et si bien qu’on remit l’affaire à la Chandeleur, quand tous les barons se réuniraient à nouveau. Nonobstant, les dix chevaliers reçurent ordre de veiller sur l’épée, de jour comme de nuit. On dressa donc un pavillon au-dessus de la pierre et de l’épée, et ils furent toujours cinq à faire bonne garde.
Ainsi, à la Chandeleur, beaucoup d’autres grands seigneurs vinrent en ce lieu pour s’attribuer l’épée, mais nul n’y réussit. Et ce qu’Arthur avait fait à Noël, il le fit à la Chandeleur. Il enleva l’épée sans difficulté, ce dont les barons furent fort consternés, et ils remirent l’affaire à la grande fête de Pâques. Le même succès qu’avait eu Arthur auparavant, il l’eut à Pâques. Néanmoins, quelques-uns des grands seigneurs s’indignèrent qu’Arthur pût être roi, et ils renvoyèrent l’affaire à la fête de la Pentecôte.
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