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Critique de paulmaugendre


Des petits papiers comme s'il en pleuvait. Et d'ailleurs il en pleut, et Théo, se rendant à son travail comme garçon de café rue du Cherche-Midi, en découvre un sur le bitume.

Une feuille écrite des deux côtés d'une façon malhabile, et il a du mal à déchiffrer les lettres, à reconstituer les phrases et à en comprendre le sens. Et naturellement il perdu du temps et arrive en retard, houspillé par son patron. Peu lui chaut et lorsque d'autres feuillets se mettent à voltiger, il cueille les feuilles volantes comme il cueillerait des pâquerettes.

Rentré chez lui il se met au travail, recopiant péniblement sur son ordinateur ce qu'il décrypte. Cela lui prend du temps, et il prend un congé de maladie, au grand dam de son employeur afin de tout remettre au propre.

Cette lettre, écrite à la première personne, émane d'une jeune fille narrant ses conditions de détention. Sa vie de recluse depuis des années, elle ne se souvient plus depuis quand elle est enfermée dans une pièce dont les ouvertures sont closes à l'aide de volets de bronze. Un ascenseur lui monte sa nourriture. Son seul contact avec l'extérieur. Mais la pièce contient une quantité impressionnante de livres et elle a réussi à apprendre à lire toute seule. S'imprégnant d'un livre relatant la saga des Radziwiscy. Et elle a écrit cette missive envoyée comme on jette une bouteille à la mer par une simple fente dans un des volets.

Naturellement l'écriture est malhabile, reproduisant les lettres en script, comme dans les livres. Touché par les révélations de celle qui signe Elisa, Théo décide de découvrir où est retenue la recluse. Il parvient à situer l'immeuble, une immense maison de ville rue du Cherche-Midi, appartenant à une vieille famille polonaise, les Radziwiscy, qui longtemps a oeuvré dans les ombres du pouvoir.

Il se fait embaucher et découvre la pièce dans laquelle vit Elisa. Mais rien n'est jamais facile dans la vie et il lui faudra mettre sa vie en péril pour sauver la jeune fille de ses détenteurs.



Montant progressivement en puissance, Les fenêtres de bronze est le roman type du roman d'angoisse, que Boileau-Narcejac et Georges-Jean Arnaud, en tant que romanciers, et Hitchcock, en tant que cinéaste, n'auraient pas désavoués.

Le pourquoi du comment est dévoilé peu à peu, car Pascal Malosse se garde bien de tout divulguer dès le départ. Et les révélations s'effectuent peu à peu, comme un dessin sur le sable à marée descendante. Et la fin est une fenêtre, non pas de bronze, mais ouverte et le lecteur pourra regarder au-delà du balcon, s'imaginer ce qui se cache derrière un voile.

Seul petit reproche, mais tout petit, ce n'est pas la teneur des feuillets qui m'a gêné, car il ne faut pas oublier qu'Elisa elle-même n'est pas en possession de tous les secrets de cette famille, mais dans l'écriture même. Dans le style narratif trop travaillé alors qu'elle s'est forgée à la lecture et à l'écriture en autodidacte. Personne ne lui a enseigné quoique ce soit, or cette narration est digne d'une romancière accomplie (je parle d'Elisa naturellement). A moins que, mais cela l'auteur ne le précise pas, Théo ait corrigé les fautes éventuelles et remplacé un vocabulaire primaire par le sien, réécrivant le texte à sa façon.



Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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