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Critique de Melpomene125


Sans Famille ou Rémi sans famille restera toujours pour moi une musique lancinante dans ma tête : « Dans les grandes villes ou les petits villages/ devant nous défilent de jolis paysages/ Ma famille à moi c'est celle que j'ai choisie/ car on a besoin d'affection dans la vie/ Venez avec nous dans nos aventures/ plus on est de fous et moins la vie est dure/ je suis sans famille et je m'appelle Rémi et je ma balade avec tous mes amis… »

Ce générique a marqué mon enfance ainsi que le dessin animé des années quatre-vingt. Il me plaisait beaucoup à tel point que je l'ai vu et revu plusieurs fois, de même que Princesse Sarah, autre adaptation d'un classique de la littérature jeunesse de Frances Hodgson Burnett, sans oublier Les Mystérieuses Cités d'or et Clémentine ou l'histoire d'une petite fille qui se retrouve paralysée à cause d'un accident d'avion mais voyage dans le passé et fait de nombreuses rencontres pour ne plus penser aux souffrances du présent.

Je trouvais le graphisme de Sans famille parfait. J'avais presque l'impression qu'il s'agissait d'un film ou d'une série avec de vrais acteurs. Je me souviens encore, trente ans après, de l'amitié entre Rémi et Mattia, duo fraternel que j'aimais beaucoup, ainsi que de la manière dont chaque épisode était écrit, scénarisé, découpé : de l'aventure, du mystère, du frisson, des émotions fortes, la mort, l'amitié, l'amour avec la petite fille muette Lise, la tragédie des mineurs, de la misère dans les campagnes du XIXe siècle, des enfants abandonnés, exploités, tout un monde inconnu pour moi et de ce fait totalement fascinant.

J'ai retrouvé les mêmes thèmes dans le roman. Il s'inscrit dans la tradition du récit d'enfant abandonné qui recherche ses origines et retrouve au final sa famille. Elle est riche et l'aime.

L'histoire de Rémi est similaire à celle d'Oliver Twist ou David Copperfield de Dickens. Hector Malot est un conteur captivant. Comme chez Dickens, il ne s'agit pas d'un récit mièvre et déconnecté de la réalité. Dickens explore les bas-fonds londoniens et Hector Malot la misère dans les campagnes françaises qui pousse des hommes et des femmes à vendre leur enfant à des saltimbanques tels le signor Vitalis car ils ne peuvent plus le nourrir ni se nourrir eux-mêmes.

Hector Malot m'apparaît comme un humaniste. Il incite le lecteur à garder foi en la bonté humaine et en la possible amélioration de son sort, malgré les rudes épreuves de la vie.

Il a aussi écrit En famille où le personnage principal est une jeune orpheline nommée Perrine qui découvre les conditions de vie des ouvriers dans le Nord de la France.

Je remercie mcd30 qui, par sa critique m'a donné envie de lire enfin le roman d'Hector Malot ainsi que aouatef79 pour nos échanges intéressants durant ma lecture.

Ce roman m'attendait depuis environ dix-huit ans sur une étagère de ma bibliothèque. Je me l'étais procuré au moment de l'adaptation en série pour la télévision. Je trouve que les adaptations sont en général peu fidèles au livre, en dehors du dessin animé japonais. En lisant le livre j'ai presque eu l'impression de le revoir. Sans famille sans Mattia, Dolce, Zerbino, les mineurs de fond, les enfants abandonnés qui meurent de faim, ce n'est plus vraiment Sans famille mais une autre histoire, fade et mièvre, qui a perdu la force, l'intensité dramatique de l'original.

Sans famille d'Hector Malot, c'est l'école de la vie et l'histoire d'un petit garçon qui devient précocement un jeune homme courageux, apte à se débrouiller et aider les autres. Il traverse de rudes épreuves mais découvre aussi la liberté grâce au voyage qu'il effectue dans toute la France, d'abord avec Vitalis puis seul et ensuite avec Mattia qu'il considère comme un frère. Un beau et émouvant roman d'apprentissage.
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