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Critique de Rodin_Marcel


Manchette Jean-Patrick (1942-1995) – "La position du tireur couché" – Gallimard / Folio-policier, 2020 (ISBN 978-2-07-289936-2)
– réédition du roman publié en 1981
– En annexe : "Lettre de JP Manchette à Almut Lindner-Popp" du 2 février 1989 (pp. 199-204), suivi d'une "Postface" de Doug Headline (pp. 205-211).

Après avoir "révisé" et revisité quelques romans d'A.D.G., il me semblait indispensable de revoir Manchette, surtout dans l'un de ses classiques qui remporta un gros succès lors de sa sortie en 1981.
Dans la mesure où A.D.G. s'affichait politiquement à l'extrême droite tout en produisant des textes au contenu social historique abondant (le monde des achélèmes de la région tourangelle), alors que Manchette s'affichait à l'extrême gauche (quelle est la distance exacte entre les extrêmes ? vaste question), je m'attendais à un arrière plan beaucoup plus fouillé de sa part. Rien de tel : la "position du tireur couché" se borne au monde – imaginaire – des barbouzes manipulés par des services spéciaux fantasmés par des auteurs croyant ainsi "dénoncer" de vastes complots fomentés par de grands vilains puissants de ce monde.
Ce thème a fait long feu, l'attentat mis en scène ici contre un émir pétroliféreux est tellement mal amené et invraisemblable que Manchette détruit son propos.

La réputation de ce texte reposerait, comme nous l'expliquent les deux documents figurant en annexe, sur la technique littéraire mise en oeuvre, faite de dépouillement, de concision, de sécheresse. Dont acte, c'est indéniable.

Pour ma part, je soulignerai plutôt un autre aspect : il s'agit ici probablement de l'un des premiers romans au succès populaire indéniable entériné par une diffusion massive (dont témoignent les multiples rééditions) ayant pour thème principal la narration de scènes extrêmement violentes et sanguinaires.
Ces descriptions sanguinolentes sont devenues tellement courantes depuis que l'on ne s'en étonne plus guère, hélas.
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