Maître et rénovateur du roman noir français, Jean-Patrick Manchette a réinventé le genre du polar dans les années 1970 et 1980. Nicolas Herveaux invite le spécialiste Nicolas le Flahec et l'auteur Jérôme Leroy pour découvrir ou redécouvrir la vie et l'oeuvre de l'écrivain.
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Je décrète que polar ne signifie aucunement roman policier. Polar signifie roman noir violent. Tandis que le roman policier à énigme de l'école anglaise voit le mal dans la nature humaine mauvaise, le polar voit le mal dans l'organisation sociale transitoire. Le polar cause d'un monde déséquilibré donc labile, appelé donc à tomber et à passer. Le polar est la littérature de la crise.
- Ta mère est une conne.
- Ma mère est une conne, approuva Béa avec une équanimité désarmante.
Nous déjeunons chez elle et tu me feras le plaisir d’être rasé et poli. […]
- Un de ces jours, dit-il, je vais devenir subitement fou et tu ne t’en apercevras même pas.
- S’il y a une différence, je la verrai.
Gerfaut se rangea sur l’accotement, entre deux arbres, à côté de la portière arrachée. […] Il arrêta le lecteur de cassette.
Peut-être allait-il découvrir des cadavres hideusement mutilés, une fillette aux nattes gluantes de sang, ou bien des blessés retenant leurs tripes à deux mains, on ne peut décemment faire ça en musique.
Ps : Quel humour noir décapant ! Mais, je vous rassure, le conducteur est encore en vie !
La politique contemporaire présente plus que jamais l'apparence du désordre et de l'incohérence, parce qu'elle ne peut présenter que son apparence.

Souvent, le mystère le plus total plane sur le contenu des films présentés. Quel peut être le sujet d'"Enfant velu", qui passe en version originale, accompagné par "L'Or ensorceleur", également en version originale ? Cela se joue à Barbizon, qui propose aussi, et toujours en v.o., "Excellente Maîtrise de la technique Wushu". La dernière visite que je fis au Barbizon me permit de voir un film sur la trépidante exhumation d'une momie vieille de deux mille ans. Le documentaire insistait, lors des plans de dissection de ladite momie, sur divers organes épars (fémur, orteil, tripes) en soulignant leur excellent état de conservation.
On peut aussi aller au Centre culturel canadien. Non seulement l'entrée est gratuite, mais on projette des dessins animés de la série "Merci monsieur Noé" et "Les voyages de Tortillard". C'est fort instructif, et une bonne occasion de traumatiser encore davantage vos bambins. Ils pourront suivre "Les danses des abeilles", "Pouvoir d'attraction de la reine des abeilles", "La technique des émaux", "Fonte à la cire perdue" et "L'ébéniste".
Certains soutiennent qu'on ne peut pas critiquer bien ce qu'on n'aime pas. Ça non plus, il ne faut pas s'en étonner dans un temps où ce que l'on appelle une bonne critique, c'est bonnement une apologie.
-Je te demande dix ans, a dit Martin. Ce sera peut-être moins si j’ai de la chance. Si je n’en n’ai pas, il me faudra dix ans, j’ai calculé.
Anne jure de l’attendre. Elle l’embrasse en pleurant. Elle a seize ans et demi, Martin en a dix-huit.
Le monde brise les hommes. La plupart des hommes. Et il se forme un cal à l’endroit de la fracture. Ceux qu’il ne peut pas briser, le monde les détruit.
Pas d'ortolans pour la Cloducque, de Pierre Siniac, n'est pas un film, mais un livre qui vient de paraître aux Editions des Autres. Lugubre, déguelasse, hilarant. Si vous ne connaissez pas encore les bouquins de Siniac, surtout la série d'aventures de Luj Inferman et la Cloducque, vous perdez quelque chose. Au lieu d'aller au cinéma comme des veaux, apprenez à lire et procurez-vous dare-dare ce bouquin.

Quelque distributeurs ont périodiquement l'assez bonne idée de sortir des films japonais de grande consommation. Après l'amusant "Cimetière de la morale" de Fukasaku, on pourra voir à partir d'aujourd'hui "Baby Cart l'enfant massacre" de Kenji Misumi, plus hilarant pour qui aime les déchaînements surréels de violence sanglante, et mieux mis en scène. Il s'agit d'un tueur qui se balade avec son môme, lequel est dans une voiture d'enfant, laquelle est pourvue de gadgets destructeurs, notamment des roues à lames qui tranchent les jarrets adverses. Beaucoup de tueries à l'arme blanche se succèdent. Combats, tortures, mutilations et giclement de sang sont organisés selon une ambition chorégraphique, de sorte que cet ahurissant massacre est rigolo et non heurtant.
Ce genre de film ultraviolent est apparu dans les années 60 surtout. Il faut bien connaître l'histoire et la culture japonaises pour en déterminer exactement les filiations. Du moins peut-on supposer que c'est influencé formellement par le théâtre dansé kabuki, et idéologiquement par le mythe du guerrier samouraï.