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Critique de Noctenbule


Sociorama est une nouvelle collection des éditions Casterman. L'objectif est d'associer un sociologue à un auteur de bande dessinée. Lisa Mandel propose, d'après une étude de Mathieu Trachman, une fiction véridique sur le monde du hard, qui se nomme « La fabrique pornographique ». Prêt à découvrir l'envers du décor ?

Suite à un colloque sur la sociologie et la BD est née une association « Socio en cases » puis une collection de BD chez Casterman, "Sociorama", qui associe le travail de jeunes sociologues de l'ENS et de jeunes auteurs de BD. « Les sujets de thèse de sociologie, c'est un matériel extraordinaire pour faire de la BD » explique Lisa Mandel. "Et avec leurs travaux on entre dans le quotidien de gens ou de société que l'on connait mal", précise t'elle. Et avant que l'ouvrage soit publié, il doit être validé par un comité scientifique, constitué de sociologues.

Tout comme tous les autres bd de la collection, il a été fait le choix du noir et blanc.

Comme tous les ouvrages de la collection les faits racontés sont réels. La source d'inspiration est une étude. Pour "La fabrique pornographique", elle s'inspire de personnes interrogées pour donner vie à des personnages dans sa réel-fiction. La dessinatrice est partie d'une étude menée par Mathieu Trachman en France entre 2006 et 2010. "On part de l'étude, de ses observations et de ses résultats, pour en faire un récit fictionnel", explique t'elle. A part regarder des films pornographiques, la dessinatrice n'a pas cherché d'autres sources complémentaires pour illustrer son propos. Une forme d'histoire vraie qui invite le lecteur à une plongée dans le monde du porno sans tomber dans les clichés en informant sur les pratiques et les réalités de ce milieu. On découvre les côté pratiques comme la motivation des actrices, la rémunération, la fatigue des corps, le statut professionnel, l'organisation des salaires, les soucis de santé, les maladies, l'amitié…

Elle s'inspire de personnes interrogées pour donner vie à des personnages dans sa réel-fiction. Par exemple, Howard, le personnage principal, un jeune vigile de centre commercial, grand visionneur de pornographie amateur en ligne, est arrivé par hasard dans le milieu. On le fait tourner assez souvent avec des femmes mûres à cause d'un certain racisme dans le milieu. D'ailleurs, une des premières questions que l'on va lui poser, c'est s'il a un gros pénis.

Il veut changer de style de film. C'est alors qu'il va faire la rencontre du producteur Stéphane, qui accepte de l'engager sur un tournage en Espagne, à condition qu'il vienne avec une amie, une novice qui n'aurait pas encore tourné. Apparemment, c'est ce que recherche le marché donc les consommateur et donc les producteurs. Betty va arriver, découvrir un milieu avec ces avantages et ces inconvénients.

Le « comment montrer » peut se poser vu le sujet choisi. Lisa Mandel montre deux styles graphiques dans la bd. le premier, le plus usité se sont les formes rondes, rendant les personnages plus sympathique, plus attachant tout en installant une certaine distance de réalisme ce qui permet de débarrasser d'une éventuelle gêne. Les scènes sexuelles qui ont pour but d'être filmé dans l'histoire, sont-elles plus proches de personnes réelles. La création de l'imaginaire sexuel avec des plans prévus uniquement pour être filmé est montrée avec des personnages plus vrais. C'est bien malin comme idée. Pour ces scènes, elle a voulu montrer le côté un peu mécanique des ébats sur commande.

L'album aborde tous les aspects de l'industrie pornographique sans voyeurisme et sans prise de partie. Une lecture intelligente sur un milieu plein de clichés et d'apriori. Un premier album qui laisse présager de très belles découvertes par la suite.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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