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EAN : 9782203095298
168 pages
Casterman (03/02/2016)
3.38/5   42 notes
Résumé :
La collection Sociorama signe la rencontre entre bande dessinée et sociologie. D'un côté, des sociologues amateurs de BD qui ont créé l'association Socio en cases ; de l'autre, des auteurs de BD curieux de sociologie. Ensemble, ils ont initié une démarche originale : ni adaptation littérale, ni illustration anecdotique, mais des fictions ancrées dans les réalités du terrain. Toute ressemblance n'est pas pure coïncidence... Comment fait-on un film pornographique ? En... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'ai assisté récemment à un débat passionnant entre le juriste brestois Jacques le Goff et le sociologue Raphaël Liogier : « L'avenir du travail - Aspects politique, juridique et moral. Où allons-nous ? D'un point de vue économique et social, mais aussi du point de vue anthropologique... » *

Ce genre de rencontre donne envie de mieux découvrir les idées des intervenants via leurs ouvrages.
En sortant, un petit détour par le stand-librairie s'impose donc !
On feuillette, histoire de s'assurer qu'on arrivera à piger le propos de l'auteur au-delà de l'intro, et puis on trouve d'autres livres se rapportant de près ou de loin au sujet.
Exemple : la collection de BD Sociorama qui « signe la rencontre entre BD et sociologie... pour des fictions ancrées dans les réalités du terrain ». Quelques titres étaient disponibles : 'Chantier interdit au public', 'Encaisser', 'Turbulences', 'La fabrique pornographique'. Allez savoir pourquoi, j'ai choisi ce dernier - sans doute parce que j'aime le rose fluo ? 😜

On reste quand même dans la thématique 'travail', puisque oui, acteur/actrice de film porno, c'est un métier. J'en avais une image très négative à travers quelques minutes de films X entrevues, et par les propos de Virginie Despentes, qui connaît le milieu pour y avoir bossé (cf. 'Vernon Subutex').

Ce petit album évoque les ficelles de l'embauche, le contenu du poste, les tâches à effectuer et le point de vue des 'travailleurs/travailleuses'.
Les auteurs (un sociologue et une illustratrice) présentant l'ensemble avec humour, on se dit à la lecture que l'ambiance dans les équipes est plutôt cool, le milieu pas si macho, et que les cadences ne seraient pas si infernales que je le craignais.
Mais plus j'y repense à froid, plus cette impression s'estompe. Au vu de quelques anecdotes sordides, il apparaît que les 'hardeuses' ont intérêt à avoir un caractère bien trempé, leurs collègues (réalisateurs, techniciens, acteurs) ayant tendance à profiter des situations et à oublier la frontière perso/pro, à coups d'arguments fallacieux.

Très bon album, à mettre à l'abri des jeunes regards, quand même ; certaines scènes sont explicites - mais moins que les films (déjà, les dessins sont en noir et blanc, ouf !).

Je suis impatiente de poursuivre ma découverte de cette collection, avec des métiers et des univers que je connais un peu mieux.

* animé par le philosophe Joël Gaubert, dans le cadre des 'Rencontres de Sophie', au Lieu Unique à Nantes
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Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc de 158 pages, initialement parue en 2016. Elle a été réalisée par Lisa Mandel, une auteur de bandes dessinées (par exemple Crazy seventies : de 1974 à 1982 souvenirs infirmiers, ou Princesse aime princesse). Pour cet ouvrage, elle a adapté une enquête sociologique de Mathieu Trachman : le travail pornographique.

Howard est un grand Black bien galbé qui est vigile dans un grand magasin de fringues Les Galeries Farfouillettes (toute ressemblance avec une enseigne existante est certainement voulue). le soir dans son petit appartement, il aime bien mater du porno, et il voue une grande admiration à l'actrice Paméla. le week-end, il se rend à Eroland, le quatrième salon de l'érotisme, où il peut aborder Paméla qui lui propose de venir tenir un petit rôle (mais pas de figurant) dans sa prochaine production (juste la semaine suivante). Ça se passe plutôt bien pour Howard qui tient la distance.

Aux Galeries Farfouillettes, il fait la connaissance d'une vendeuse prénommée Betty, et ça se passe plutôt bien avec elle, dès le premier soir au lit. de fil en aiguille, il lui parle de son deuxième boulot, et du fait qu'il va aller tourner en Espagne, tous frais payés et rémunéré, avec le réalisateur Franky. Pas coincée, elle accepte de l'accompagner, et même de tourner quelques scènes, mais exclusivement avec lui. Sur place l'ambiance est détendue et professionnelle. Outre l'assistant réalisateur-technicien son & lumière, il y a la photographe, le script monteur et 4 autres acteurs : Tania (qui a écrit le scénario), José, Delby & Marcello (un couple hongrois).

En 2016, Lisa Mandel a lancé la collection Sociorama chez Casterman, en partenariat avec la sociologue Yasmine Bouagga. le principe de cette collection est d'adapter en bande dessinée les recherches de sociologues. Il ne s'agit pas d'une adaptation littérale de l'ouvrage, ou de vignettes servant à l'illustrer, mais d'une histoire originale permettant d'exposer les éléments de recherche. En ce qui concerne le présent ouvrage, l'auteure a choisi de mettre en scène un homme (Howard) et une femme (Betty) se connaissant depuis peu, et faisant leurs débuts dans l'industrie pornographique, en tant qu'acteurs. Il y a donc bien une trame narrative dans laquelle ils effectuent leurs premières fois (premier tournage, première soirée en club échangiste, premier tournage sur un site à l'étranger, premiers échanges d'expérience avec d'autres acteurs, etc.) qui se prêtent régulièrement à des observations sociologiques sur ce milieu professionnel.

Lisa Mandel réalise des dessins professionnels, à l'apparence assez simple. Les doigts des personnages restent à l'état de saucisses allongées, sans ongles, sans phalanges. Les pieds sont des gros pâtés informes. Il ne s'agit donc pas de réaliser des dessins photoréalistes, mais de rendre l'impression donnée par les personnages. de fait, chaque homme ou femme a une apparence physique légèrement arrondie, simplifiée, les rendant immédiatement sympathiques. Les femmes ont bien sûr une poitrine avec un bonnet important, des seins tout ronds et proéminent. Les hommes présentent une musculature bien développée, voire sont des culturistes. Les uns comme les autres sont épilés et rasés, il ne reste plus trace de toison pubienne, si ce n'est à de rares occasions un petit ticket de métro. Les yeux sont presque systématiquement des ronds avec un point noir au milieu. Les bouches sont en forme d'ovale étiré (souvent avec un sourire), les dents sont rarement représentées. Pour autant, chaque personnage se distingue facilement d'un autre, par sa couleur de peau, sa couleur et sa coupe de cheveux, sa taille, et parfois sa morphologie.

Le lecteur côtoie donc des individus de différentes origines généralement souriant, dont l'apparence indique un certain contentement de la vie qu'ils mènent. le lecteur comprend dès la couverture que l'artiste ne joue pas la carte de l'hypocrisie visuelle, et que les actes pornographiques sont représentés de manière explicite, voire en gros plan pendant les tournages. Elle reprend donc les codes des films pornographiques et les montre tels qu'ils existent : sexe masculin en érection, fellation, pénétration vaginale, pénétration anale, éjaculation faciale, etc. Elle affine son trait pour les plans de tournage, pour devenir un peu plus réaliste. Il ne s'agit d'émoustiller le lecteur mais de montrer concrètement le plan, en conservant le point de vue des acteurs. Lisa Mandel a donc réalisé un travail de réflexion en amont pour définir son approche graphique, et l'adapter à la nature du sujet. Ce choix de rendre compte des techniques professionnelles des acteurs pornographiques apportent de la crédibilité à son propos, et a pour conséquence d'inscrire son propre ouvrage dans un registre également pornographique, graphiquement explicite. Ainsi un quart de l'ouvrage est consacré à représenter des tournages de films ; d'un autre côté, il y a beaucoup de phylactères.

La raison d'être de cet ouvrage étant d'évoquer la sociologie du milieu pornographique, il comprend également de nombreuses scènes de dialogue et d'explications habillées sous forme de monologue. Les pages comprennent donc souvent des scènes de dialogue, sans tomber dans des enfilades interminables de cases ne contenant que des têtes avec des phylactères. L'artiste varie les angles de vue, évite les plans trop rapprochés, contextualise la scène avec un ou deux accessoires, et plante le décor au moins en début de séquence. Ainsi le lecteur n'a pas l'impression de lire des dialogues dénués d'intérêt visuel, même quand les bulles occupent 50% de la page.

Lisa Mandel met en scène 4 personnages principaux. Il y a les nouveaux Betty et Howard qui découvrent le milieu, les compétences professionnelles, les conditions de travail, et il y a Franky (le réalisateur producteur d'une quarantaine d'années) ainsi que Tania (une actrice de 32 ans avec 12 ans de métier qui réfléchit à une reconversion tout en restant dans le milieu). L'auteure a donc choisi le dispositif qui consiste à faire expliquer les conventions et les pratiques professionnelles à 2 nouveaux. Il apparaît rapidement que l'histoire personnelle de Betty et Howard ne sera pas abordée. Il s'agit de 2 jeunes gens de bonne composition, d'humeur égale, souhaitant bien faire leur travail, sans attache familiale, sans problèmes. La motivation d'Howard réside dans la volonté de sortir d'un métier de base purement alimentaire (vigile), ainsi qu'un goût pour le sexe et une envie d'avoir des relations avec les actrices qui le font bander. La motivation de Betty est des plus floues. Elle apprécie le plaisir que lui procure les relations sexuelles, et elle a envie d'expérimenter. Elle apprécie la bonne humeur qui règne pendant les tournages, et la possibilité de franchir les étapes progressivement.

Betty et Howard fournissent donc le minimum comme point d'ancrage pour le lecteur pour qu'il puisse s'identifier à eux. Il ne s'agit guère plus que d'un minimum car il s'agit de 2 beaux jeunes gens, sans inhibition particulière, sans problème de santé, sans histoire personnelle, sans aspiration, juste curieux et prêts à profiter du moment présent, sans aller jusqu'à être dépendants de l'acte sexuel. le récit permet à l'auteure d'aborder de nombreux aspects de cette industrie, en restant au niveau des acteurs et du réalisateur. La question des salaires est abordée, mais guère détaillée, le lecteur en ressort avec une vague idée de ce qu'un acteur peut gagner par tournage. Par contre, il n'y a aucun élément sur le bénéficie dégagé par le réalisateur, sur les modalités de distribution du film, sur le budget, sur les salaires des autres membres de l'équipe (photographe, monteur, etc.). La protection sociale et la couverture santé des acteurs ne sont pas non plus détaillées, juste vaguement évoquées au détour d'une seule phrase. Il n'y a pas non plus de problèmes relationnels sur les tournages, juste un acteur un peu grossier en dehors du tournage.

Les propos de Lisa Mandel se concentrent donc sur le traitement différent des femmes et des hommes (les premières étant mieux payées, mais leur carrière étant beaucoup plus courtes car les spectateurs réclament de la chair fraîche), sur la distinction entre accouplement à titre professionnel et relation sexuelle dans la sphère privée. En particulier, elle montre comment les prises de vue des films exigent une grande souplesse de la part des acteurs pour que le spectateur puisse avoir une vue dégagée. Elle évoque rapidement l'origine de la profession dans les années 1970, la première qualification historique des acteurs en tant que cascadeurs, et l'impossibilité de remplir les conditions pour être reconnu comme intermittent du spectacle (pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la morale). Elle évoque la fluctuation des goûts du public, justifiant ainsi une forme discrète (mais bien réelle) de racisme dans les productions. Elle établit l'écart qui existe entre le professionnalisme français et celui américain.

À la fin du tome, le lecteur quitte avec regret les personnages qui étaient sympathiques, même si assez superficiels. Sa représentation mentale des acteurs pornographiques a évolué, vers une approche plus professionnelle, assez exigeante en termes de compétences physiques et sexuelles (tenir l'érection, maîtriser l'éjaculation féminine). Par contre, il en ressort avec une impression de société sans réel problème, sans conséquence particulière du métier sur ceux qui l'exercent, sans vision économique du fonctionnement capitaliste de ces outils de production. Par contre, il a bénéficié d'une présentation sans hypocrisie, débarrassée de tout point de vue moral, mais aussi de tout point de vue psychologique. 4 étoiles pour un ouvrage qui permet de découvrir un pan de l'industrie cinématographique pornographique, mais qui reste très finalement très édulcoré, plus une initiation qu'une véritable étude sociologique.
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Sociorama est une nouvelle collection des éditions Casterman. L'objectif est d'associer un sociologue à un auteur de bande dessinée. Lisa Mandel propose, d'après une étude de Mathieu Trachman, une fiction véridique sur le monde du hard, qui se nomme « La fabrique pornographique ». Prêt à découvrir l'envers du décor ?

Suite à un colloque sur la sociologie et la BD est née une association « Socio en cases » puis une collection de BD chez Casterman, "Sociorama", qui associe le travail de jeunes sociologues de l'ENS et de jeunes auteurs de BD. « Les sujets de thèse de sociologie, c'est un matériel extraordinaire pour faire de la BD » explique Lisa Mandel. "Et avec leurs travaux on entre dans le quotidien de gens ou de société que l'on connait mal", précise t'elle. Et avant que l'ouvrage soit publié, il doit être validé par un comité scientifique, constitué de sociologues.

Tout comme tous les autres bd de la collection, il a été fait le choix du noir et blanc.

Comme tous les ouvrages de la collection les faits racontés sont réels. La source d'inspiration est une étude. Pour "La fabrique pornographique", elle s'inspire de personnes interrogées pour donner vie à des personnages dans sa réel-fiction. La dessinatrice est partie d'une étude menée par Mathieu Trachman en France entre 2006 et 2010. "On part de l'étude, de ses observations et de ses résultats, pour en faire un récit fictionnel", explique t'elle. A part regarder des films pornographiques, la dessinatrice n'a pas cherché d'autres sources complémentaires pour illustrer son propos. Une forme d'histoire vraie qui invite le lecteur à une plongée dans le monde du porno sans tomber dans les clichés en informant sur les pratiques et les réalités de ce milieu. On découvre les côté pratiques comme la motivation des actrices, la rémunération, la fatigue des corps, le statut professionnel, l'organisation des salaires, les soucis de santé, les maladies, l'amitié…

Elle s'inspire de personnes interrogées pour donner vie à des personnages dans sa réel-fiction. Par exemple, Howard, le personnage principal, un jeune vigile de centre commercial, grand visionneur de pornographie amateur en ligne, est arrivé par hasard dans le milieu. On le fait tourner assez souvent avec des femmes mûres à cause d'un certain racisme dans le milieu. D'ailleurs, une des premières questions que l'on va lui poser, c'est s'il a un gros pénis.

Il veut changer de style de film. C'est alors qu'il va faire la rencontre du producteur Stéphane, qui accepte de l'engager sur un tournage en Espagne, à condition qu'il vienne avec une amie, une novice qui n'aurait pas encore tourné. Apparemment, c'est ce que recherche le marché donc les consommateur et donc les producteurs. Betty va arriver, découvrir un milieu avec ces avantages et ces inconvénients.

Le « comment montrer » peut se poser vu le sujet choisi. Lisa Mandel montre deux styles graphiques dans la bd. le premier, le plus usité se sont les formes rondes, rendant les personnages plus sympathique, plus attachant tout en installant une certaine distance de réalisme ce qui permet de débarrasser d'une éventuelle gêne. Les scènes sexuelles qui ont pour but d'être filmé dans l'histoire, sont-elles plus proches de personnes réelles. La création de l'imaginaire sexuel avec des plans prévus uniquement pour être filmé est montrée avec des personnages plus vrais. C'est bien malin comme idée. Pour ces scènes, elle a voulu montrer le côté un peu mécanique des ébats sur commande.

L'album aborde tous les aspects de l'industrie pornographique sans voyeurisme et sans prise de partie. Une lecture intelligente sur un milieu plein de clichés et d'apriori. Un premier album qui laisse présager de très belles découvertes par la suite.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Howard est vigile aux Galeries Farfouillettes. Célibataire, il occupe une partie de ses soirées à regarder des films pornos.
Lorsque la pulpeuse Pamela, alias « l'impératrice du X », tient une conférence sur un salon de l'érotisme, Howard n'hésite pas une seconde et fonce voir l'objet de ses fantasmes. Bien qu'impressionné et intimidé, il profite de la séance de dédicaces pour lui déclarer sa flamme, à savoir :
« J'aime trop ce que vous faites et je veux travailler avec vous ».
Banco ! lance alors Pamela. Howard saute sur l'occasion…
Grisé par son succès, le jeune acteur propose à une amante d'un soir de le suivre dans ses frasques.
« 4, 3, 2, 1, ça tourne ! »

Cette bande dessinée vous emmène alors dans les coulisses (et autres c*** plus ou moins lisses) de la réalisation d'un film porno. Le scénario classique répond à des schémas bien définis, à savoir la présence de scènes buccales, de pénétrations à l'envers, à l'endroit ♪♫, en double… – de préférence dans cet ordre. Bien sûr, le nombre de participants et participantes reste très ouvert. Le profil des actrices est également varié mais les jeunes débutantes ont plus la cote que les femmes "mûres" - plus de 25 ans…

J'ai trouvé la lecture agréable, surtout que le ton est plutôt humoristique malgré la gravité du sujet. Il me semble quand même que cet ouvrage édulcore la triste réalité des conditions d'emploi des travailleuses du sexe. Contrairement à l'amie recrutée par Howard, la plupart d'entre elles ne sont en effet probablement pas là par choix.
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Il fallait oser une telle approche et l'auteure l'a très bien réalisée tout en légèreté. On entre dans l'envers du décors pour comprendre comment fonctionne le monde de la pornographie. Il y a certes beaucoup de désillusions provoquées par ces fabricants de fantasmes.

A la base de cette oeuvre, il y a toute une étude sociologique. Fort heureusement, on n'aura pas droit à des données brutes mais à une petite intrigue qui nous tiendra en haleine durant ces 164 pages. L'auteure s'est en effet servie des différents témoignages pour les intégrer de manière subtile dans les dialogues. On comprend mieux la situation de ces salariés pas comme les autres et qui ont le minimum de droits. Pour un Rocco Sifredi, il y a mille hommes sous évalués et idem pour les femmes.

Visiblement, on entre un peu par hasard dans le monde du hard comme Howard le vigile d'un centre commercial ou Betty l'étudiante. On déchante assez vite devant les réalités de ce milieu et devant toute cette industrie pornographique. le travail du corps peut vite s'avérer épuisant contrairement à ce qu'on pourrait penser.

L'oeuvre est parfois trash mais elle parvient à mettre le lecteur assez à l'aise en introduisant la distance nécessaire par la douceur du trait ou encore par l'humour des situations.
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critiques presse (1)
BDGest
05 avril 2016
Un petit livre sympathique et amusant mais qui, et c'est le comble pour son sujet, ne va guère en profondeur.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Après, on sort avec Ali et les Hongrois, ça te dit ?
- Ben chai pas. On m'a proposé un plan privé ce soir. J'hésite.
- Tu fais ce que tu veux de ton cul mais bon, franchement, l'escorting...
- Quoi ?
- Ben chai pas, y a pas de vidéo, pas de prod', pas de caméra. Le gars il rentre, il paie, il repart. T'as vraiment l'impression de baiser pour de l'argent. Et c'est pas cool, tu vois, pour les autres actrices. Après, faut pas s'étonner que les gens confondent tout : prostitution, porno... Bon enfin, c'est toi qui vois hein...
- ...
(p. 111-112)
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- Eeeet... ça tourne !
- Ça va, là ? Ça va
(froutch froutch froutch)
- T'as ton angle de caméra ?
(froutch froutch froutch)
- COUPEZ ! José, je peux te parler deux minutes ? T'es trop machinal, là, PAM ! PAM ! PAM ! Ça va pas ! Dans le cul y a quand même un jeu de regards. Un jeu de baisers. Un jeu de salive.
- Tu veux que je mette plus de salive ?
- C'est pas çaaa ! Tu vois Rocco Siffredi, par exemple. Ben Rocco il est super fort comme mec, il est super sensuel quand il baise. Ça c'est de la baise, il est vachement charnel comme dans la vraie vie, tu vois ?
- Mmm.
(p. 91-93)
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Je vais au domicile des couples pour filmer leurs ébats. Ma particularité est de filmer avec eux. Je les filme, je les interviewe, je les touche, me fais toucher. Et si l'ambiance est très chaude, je me retrouve nue et même prise en sandwich entre monsieur et madame.
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« Ce que l'on souhaiterait Byzance sombre la plupart du temps dans Palavas-les-Flots. »
Sylvia Bourdon, hardeuse
(p. 7)
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Squirt - Il a fallu que je leur épelle le mot, c'est moi qui leur ai appris comment ça fonctionnait. Il ne comprenait même pas qu'une femme puisse éjaculer. Bref, j'ai été arrêtée pendant 3 semaines. Je n'ai pu faire que de l'anal.
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