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Critique de Sarindar


Les deux hommes, Prix Nobel de Littérature, se portaient l'un à l'autre une réelle admiration, en raison de choix et de parcours qui devaient les rapprocher de plus en plus. Hesse avait, il est vrai, précédé Mann dans la rupture avec la mère-patrie, l'Allemagne, mais une fois que l'auteur des Buddenbrook et de la Montagne magique coupa le cordon ombilical, en raison de l'installation d'Hitler au pouvoir, leurs itinéraires, tout en ne se confondant pas, ne cessèrent plus d'être associés dans l'affirmation d'un humanisme qui condamnait toute forme de barbarie, notamment celle adoptée par les Nazis. Et tous deux incarnèrent, à leur façon la tradition et la culture germanique, pour les faire briller, malgré les ténèbres dans lesquelles le IIIème Reich hitlérien plongea l'Allemagne puis l'Europe entre 1933 et 1945.
Les deux hommes échangèrent une correspondance qui laisse transparaître la haute estime dans laquelle ils tenaient respectivement leur oeuvre et leurs personnes. S'ils font assaut d'amabilités, parfois convenues, ils échangent surtout sur leurs centres d'intérêt particuliers et s'informent sur l'état d'avancement de leurs travaux littéraires et de leurs essais. Ils semblent tous deux se placer sur les cimes et se considèrent sans doute comme les deux grands représentants de la culture humaniste allemande, même si d'autres noms nous viennent en même temps à l'esprit.
On est séduit par la beauté et la finesse de leur style, et l'on discerne entre eux une certaine parenté, même si l'on arrive aussi à distinguer leurs traits caractéristiques.
Autre chose devait les rapprocher, le choix qu'ils firent de séjourner en Suisse, pour continuer à baigner dans un univers où l'on entendait parler allemand : Hesse dans le Tessin, et Mann sur les bords du lac de Zürich.
C'est également dans la confédération helvétique qu'ils terminèrent leurs jours.
On se sent enrichi par la lecture de leur Correspondance, et pour Mann, cela complète heureusement les recueils de lettres qui ont été publiés dans la collection : du monde entier, sous le label de la Nrf, chez Gallimard.

François Sarindar
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