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Critique de patlam


Après avoir arpenté les steppes de la Mongolie au coté de Yeruldelgger, Ian Manook, revient en force avec Les temps sauvages, qui d'Oulan-Bator nous entraîne cette fois en Russie mais aussi en France. Inspirée de faits divers réels mêlant espions, réseaux occultes et politiciens mongols, l'intrigue s'articule autour de plusieurs évènements à première vue distincts, mais qui au final vont s'agréger.
L'histoire débute par la découverte d'un cavalier et son cheval complètement écrasés par un yack tombé du ciel, et parallèlement, celle d'un cadavre bloqué dans la montagne alors que dans le même temps, Yeruldelgger se voit accusé du meurtre d'une prostituée qui l'a jadis aidé dans ses enquêtes et dont le fils a disparu. Des enquêtes qui vont être menées de front dans différents pays par trois flics tourmentés, déconcertants mais opiniâtres. On croise, au fil du récit, des nomades au regard profond, silencieux, impassibles, au caractère forgé à coups d'hivers féroces, tiraillés entre le monde des steppes et celui des tours de béton et de la technologie, des âmes désabusées, des militaires corrompus et des politiciens véreux. Deux Mongolie qui cohabitent avec peine dans la discordance, une capitale transformée en un gigantesque bidonville, un pays ou la corruption prédomine qui a été saccagé par les invasions successives et dépouillé de ses ressources.
Beaucoup plus complexe mais aussi plus embrouillé que le précédent volume, cette suite se révèle moins marquante, plus superficielle et globalement, des plus conventionnelle. Les héros se retrouvent souvent dans des positions désespérées dont ils se sortent par miracle, par le biais d'une ingéniosité remarquable ou encore par une intervention surnaturelle chamanique.
Ian Manook se perd un peu dans la facilité et le sensationnel au dépens de la crédibilité et d'une forme d' authenticité. Il reste malgré tout une image forte de ce peuple aux traditions ancestrales et à la spiritualité inspirée par l'immensité de la steppe, fier de sa culture, sa gastronomie singulière, de son hospitalité et son abnégation. Toute une culture que l'auteur dépeint avec justesse et attachement, aujourd'hui en danger de disparition dans la fièvre progressiste.
Un roman plaisant, dans un style percutant et agréable à lire, les sujets sont aussi intéressant qu'instructifs mais, à la différence de Yeruldelgger, l'ensemble reste quelque peu réducteur, plus secondaire et moins profond.
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