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Critique de Romileon


J'ai d'abord acheté « le miroir et la lumière » sans savoir qu'il s'agissait du troisième tome d'une trilogie, attirée par la période historique dans laquelle est ancré le roman : la naissance de l'anglicanisme. Je me suis donc empressée de faire l'acquisition des deux 1ers tomes et me voici plongée dans les méandres de la politique anglaise du XVIème siècle pour mon plus grand bonheur.
« le conseiller » est l'obscur et secret Thomas Cromwell. Après sa fuite à l'adolescence de la demeure familiale pour échapper aux coups de son ivrogne de père forgeron, on retrouve Thomas quelques vingt ans plus tard aux côtés du Cardinal Wolsey, son mentor.
Celui-ci s'oppose au roi Henri VIII qui veut faire annuler son mariage avec Catherine d'Aragon et ainsi épouser Anne Boleyn. Il est possédé par cette femme mais aussi espère enfin un fils de cette nouvelle union.
Cromwell malgré l'opprobre qui souille son maître continue à lui être fidèle au risque d'y sacrifier sa propre carrière.
Les pourparlers avec la papauté n'en finissent pas de s'éterniser et Cromwell tirera son épingle de ce jeu en adoptant la carte Boleyn entrainant la rupture de l'Angleterre avec la papauté.
Ce premier tome s'achève avec l'acte de suprématie qui fait du roi, le chef de l'église d'Angleterre et par l'exécution des opposants les plus farouches l'archevêque Fisher et l'ex lord-chancelier Thomas More.

L'entrée dans ce roman, car s'en est un, est assez difficile. Pourtant, une fois passé l'obstacle de la multitude de personnages à mémoriser, une fois dépassée la barrière que constitue le choix d'un point de vue interne à la 3ème personne qui nous perd un peu dans les pensées ou les répliques de Cromwell, le récit est réellement passionnant. On y redécouvre non seulement les phases essentielles de cette période cruciale de l'histoire anglaise, on y découvre les embuches, intrigues, complots, trahisons, manoeuvres des membres de la cour avec à sa tête Anne Boleyn, des membres du clergé qu'ils soient papistes ou réformés, des ambassadeurs des puissances européennes, mais aussi ici ou là, car ce n'est pas le fond du récit, les difficultés de la vie quotidienne d'un sujet lamba du roi.

J'ai aimé découvrir Thomas Cromwell tel que le dépeint Hilary Mantel. Elle avoue elle-même avoir du « broder » autour de ce personnage dont des pans entiers de la vie restent un mystère. Elle en fait un bourreau de travail, un homme de talent, de diplomatie mais aussi de duplicité, animé des meilleures intentions pour l'Angleterre mais qui n'oublie pas non plus de prendre sa revanche sur ceux qui, à un moment, ont humilié Wolsey ou lui-même… Cet homme est brillant, calculateur, profondément humain, capable d'une très grande mauvaise foi pour parvenir à ses fins, plein d'humour… Oui, tout cela à la fois. Les pensées secrètes de Thomas Cromwell confrontées à ses propos « officiels » lors de situations délicates, face à des personnages retors, sont souvent jubilatoires.

J'ai à peine terminé ce volume que je me suis jetée avec avidité et jubilation sur le second.

PS : J'ai découvert avec stupéfaction que l'humaniste et philanthrope St Thomas More n'avait pas hésité à torturer de sa main ceux qu'il soupçonnait d'hérésie...
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