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Critique de stephanerenard


Comment faire du Lovecraft édulcoré pour les jeunes lecteurs? Je dois dire que j'étais très curieux de voir ça donc je me suis procuré ce bel ouvrage avec une chouette couverture et de très chouettes rabats dont un conçu pour découper en marque-page. le plumage est excellent. Qu'en est il du ramage (c'est à dire du texte)?

Dès la première scène, nous sommes in media res, en pleine action, et cette action ne va quasiment pas s'arrêter de tout l'ouvrage, à peine une pause en plein milieu pour donner quelques explications, qui sont plutôt une démonstration en action. Pour le registre, on est tantôt dans le thriller, tantôt dans le registre du super héros avec de jeunes protagonistes qui sont certes effrayés par leurs pouvoirs, mais qui sont vite guidés sur la voie qui permet d'en faire une force. Peu d'émotions, ou alors très basiques : la peur, la surprise, la colère, l'envie d'agir, le dégout. Dans le registre de la peur, on aborde brièvement des nuances comme le sentiment d'être traqué, mais c'est très fugitif puisqu'on est toujours en mouvement et que la crainte est vite dissipée. Je pense que c'est une nécessité pour de la lecture jeunesse, on ne doit pas terroriser le lecteur, mais tout de même le registre d'émotions est vite épuisé.

Pour ce qui est du contenu, c'est de l'hommage très appuyé à des textes connus, principalement de Lovecraft avec quelques créatures emblématiques, mais aussi de Jules Vernes puisque la petite agence Lovecraft se réunit dans un Nautilus 5e génération. Etait-ce nécessaire d'être autant dans la copie de morceaux célèbres? L'originalité réside en un traitement de l'histoire comme dans les comics : c'est grandiloquent, c'est rapide, c'est simplifié, et ça tourne aux supers pouvoirs déclenchés en un claquement de doigts (mention spéciale au voyage éclair dans la bibliothèque Ythienne). ça a son charme, et surtout ça se lit très vite, tellement vite qu'on se dit que le prix était pour le coup un peu abusif... mais c'est un bel objet à mettre dans une bibliothèque.

Envie de connaître la suite? Pas vraiment mais merci pour la ballade, de toutes façons, je ne suis pas le public visé. Ca pose de toutes façons la question de l'horreur. Ou est l'horreur quand on peut affronter les monstres à visage découvert et remporter haut la main sans trop de sacrifices. le pouvoir de la littérature d'horreur, c'est d'exorciser le mal qui nous entoure et devant lequel nous nous sentons impuissants, voire le mal qui est en nous.

Ah oui, j'adore le logo de l'agence, et les crayonnés de monstres sur le 2e rabat.
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