Je ne connaissais
Marivaux qu'en tant que dramaturge, et je dois dire que ce roman a été une belle découverte. Quel plaisir de lire cette langue du XVIIIe siècle ! Malheureusement, c'est une oeuvre inachevée ; quel dommage que
Marivaux n'ait pas terminé ce roman. L'histoire est divisée en huit parties, mais seules les cinq premières sont de la plume de
Marivaux ; les trois dernières parties, apocryphes, sont beaucoup moins captivantes, on sent que l'auteur qui a achevé le roman a simplement voulu donner une fin à cette histoire, et celle-ci est très prévisible dès la sixième partie, les rebondissements sont bien moins nombreux, les personnages perdent de leur éclat, le style est moins riche... (mais ceci n'est que mon humble avis !)
En bref, j'ai dévoré les cinq premières parties, mais la fin m'a paru longue et moins intéressante. Ayant lu
Jacques le fataliste et son maître de
Diderot juste avant, j'ai pris beaucoup de plaisir à comparer ces deux lectures, même si
le paysan parvenu n'est pas un roman picaresque, ils ont de nombreux point communs. On retrouve au début du Paysan parvenu le fameux thème du valet qui a eu plusieurs maîtres, et, tout au long du roman, la critique sociale (chez
Marivaux, toutes les couches de la société en prennent pour leur grade !), ainsi que l'ironie et le pouvoir de séduction de Jacques chez Jacob.
Le Paysan parvenu mériterait d'être plus connu ; c'est un roman à la première personne foisonnant, sous forme de mémoires, qui, mine de rien, nous en dit beaucoup sur l'époque de
Marivaux, et au cours duquel le lecteur ne s'ennuie jamais (en ce qui concerne les cinq parties de
Marivaux en tout cas).
Une lecture que je conseille à tous les amoureux de la littérature, et du XVIII siècle en particulier.
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