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Critique de aventuriers


Ce roman policier, qui s'appuie sur une affaire qui a défrayé la chronique, se présente comme une intrigue palpitante et truffée d'énigmes, qui déniaise à jamais une certaine politique. Complètement d'accord avec le côté palpitant, car le lecteur est rapidement entraîné dans une course poursuite qui ne lui fera pas lâcher le bouquin facilement. Par contre, rien d'original dans le fait de déniaiser qui que ce soit. Personne n'est dupe de la façon dont sont financés les partis politiques dans un pays qui compte pléthore de niveaux administratifs élus. Quand on voit comment ça se passe au niveau local, on n'a pas de mal à imaginer les coups tordus que nos hommes d'Etat se font la Haut.

L'affaire en question est l'affaire Clearstream, qui elle-même découle de l'affaire des frégates de Taïwan, qui elle-même est la digne héritière de l'affaire Elf. On reconnaît facilement le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy (alias Ribière) : inaccessible, poncifs, et bons mots desquels il faut impérativement rire. Il n'a pas touché de pots de vins, bien entendu… le Premier ministre Dominique de Villepin (alias Neyrac) qui fait faire, ou laisse faire ? Les seconds couteaux comme Michèle Aliot-Marie (alias Michèle Billetot), Philippe Marland (alias Ledauchy), etc. Intervient aussi un journaliste qui pourrait bien être Stéphane Denis, du Figaro. J'ai hésité avec Denis Robert, qui a risqué sa carrière sur cette affaire, mais il est dit dans le scénario que le journaliste s'applatirait comme tout le monde, alors…

Le romancier prend le relais lorsqu'il met en scène la mort d'un encombrant (oui, moi aussi je connais les termes de la Sécurité intérieure !) en la personne de Vaslin, chargé de mission auprès du Premier ministre, architecte de la pompe à finance. Mais surtout esthète, amoureux des femmes et philosophe à ses heures. Je me suis beaucoup plus attaché à cet idéaliste qu'à l'héroïne, Coralie le Gall, le flic qui mène l'enquête et que je trouve proprement insupportable. Elle est un vrai moulin à parole : moi ceci, moi cela. On frise la chick-lit par moment, ou le monologue Ikéa : je mange dans tel établissement (hupé bien entendu), je m'habille de telle façon (chic évidemment) et je dirige ma vie comme une grande. On dirait un homme qui découvre son nombril. Si j'étais son patron, j'aurai le plaisir sadique de lui mettre la fessée devant tout le monde. L'auteur relie l'affaire Clearstream à l'affaire Elf quand on apprend que le Gall est la fille du dirigeant d'une filiale pétrolière. A partir de ce moment, je devine qui est le commanditaire du meurtre. Ca sent la manipulation, mais j'irai jusqu'à la fin !

Jusqu'au bout car les dialogues sont truculents et je veux savoir qui peut bien se cacher derrière le pseudonyme de Claude Marker. L'auteur est présenté au masculin par l'éditeur, et la dernière question de son interview par Carnets Nord laisse planer peu de doutes ! Alors, j'ai pensé à une vengeance de Denis Robert mais, après réflexion, je penche plutôt pour Bernard Tapie. Tout y est : il connaît à la fois le milieu politique, celui des affaires, a eu maille à partir avec la justice. La Banque rhodanienne citée dans le roman ressemble au Crédit Lyonnais à s'y méprendre. Et par dessus tout, il est un charmeur de femmes et un bretteur de première.

Et vous, à qui pensez-vous ?
Lien : http://carnetsdepierre.wordp..
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