AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kikenbook


Il ne fait pas bon chanter sous le ciel hellénique, tout du moins en ce jour estival où l'immense star Neni Vanda a choisi de donner son concert d'adieu après 50 ans de carrière. Victime depuis quelques temps d'étranges incidents, Neni s'est vu imposer la protection de Christophos Markou, capitaine de police numéro 2 du département des homicides de l'Attique, plus habitué à enquêter sur des meurtres déjà commis que sur des crimes hypothétiques. le concert prend fin et soudain le plateau prend feu, Neni s'enflamme avant que la scène n'explose sous le regard médusé de Markou.

Après ce prologue détonant, Christos Markogiannakis nous plonge dans une intrigue impeccablement ficelée où l'on suit, d'abord, le capitaine Markou chargé de déterminer si Neni est victime de malchance ou d'un dangereux criminel voulant attenter à sa vie puis, l'enquête post-explosion où se révèlent une succession d'éléments troublants qui aboutiront aux révélations de la dernière partie.

Markogiannakis s'approprie parfaitement le genre du roman d'énigme. On ne se concentre que sur l'enquête : une victime, son entourage, un enquêteur, des suspects, des indices et "bon dieu, mais c'est bien sûr" un dénouement où tout se révèle.

C'est très habile, très efficace et l'écriture, traduite par Loic Marcou et Hélène Zervas, est aussi limpide que le personnage principal est réaliste. Pour une fois, pas de héros torturé, hanté par un passé terrible, le flic est tellement "normal" que lui-même se dit qu'il ne ferait pas un bon personnage de polar. Il mène son enquête "normalement" : recherche d'indices, interrogatoires, recoupement d'infos… C'est simple et pourtant terriblement prenant, en partie par l'ambiance générale où les soupçons pèsent sur les protagonistes comme la crise pèse sur le pays. Une crise (le roman date de 2015) et ses répercussions sur le monde du showbiz qui forment la toile de fond sur laquelle se peignent jalousie et cupidité. Les motifs sont peut-être classiques mais ils ont le grand mérite d'être maîtrisés.

Contrairement à certains romans policiers mal fichus où la révélation finale est prévisible dès les premières pages alors qu'on te la vend comme un final époustouflant (oui, "La police des fleurs, des arbres et des machins", je ne t'aime toujours pas), ici la vérité se dessine petit à petit et l'on progresse dans la deuxième partie vers une solution en partie devinable mais en partie seulement. Car, bien malin celui qui pourrait retracer la véritable suite des événements qui ont amené à la tragédie et en cela, la troisième partie du roman est passionnante, reconstruisant pièce par pièce le puzzle, démêlant fil par fil l'écheveau d'une histoire où l'on ne s'embarrasse pas de digressions.

Il paraît que Markou a encore quelques enquêtes à mener mais en attendant les prochaines, je m'en irais bien lire la précédente, "Au 5ème étage de la faculté de droit".
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}