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Critique de Flaubauski


Finlandais dans l'obligation de s'exiler de leur pays, à cette époque sous joug russe, Matti et Aino Koski rejoignent leur frère, Ilmari, déjà installé depuis plusieurs années au bord de la Columbia River, aux Etats-Unis. Ils seront suivis de peu par une de leurs connaissances, Axel Langström, suédois vivant en Finlande, dans l'obligation, lui aussi, de s'exiler. Encore adolescents, ou tout jeunes adultes, les garçons deviendront bûcherons, comme la majorité des scandinaves ayant immigré dans ce coin du pays, mais ils voudront, très vite, fonder leur propre entreprise. Aino, quant à elle, d'abord cantinière dans les campements de bûcherons, va vite être rattrapée par les idées socialistes qu'elle a quittées en Finlande, et devenir une des égéries des Industrial Workers of the World, à ses risques et périls.

Je ne connais pas suffisamment, et l'histoire de la Finlande, et l'histoire du syndicalisme américain, ou encore celle de la vie des bûcherons de la Columbia River, de la première moitié du XXème siècle, pour confirmer ou infirmer la véracité de ce qui nous est raconté, mais j'ai pleinement eu la sensation de vraiment remonter le temps, dans un Far West à son crépuscule, détrôné par l'industrialisation massive qui doit permettre à une population états-unienne grandissante de vivre au mieux, au détriment d'une autre partie, issue d'une nouvelle immigration, qui travaille au contraire dans des conditions inhumaines.

Et puis l'auteur, Karl Marlantes, américain d'origine finlandaise dont la famille a vécu ainsi, dans l'Oregon, semble s'être particulièrement documenté avant d'écrire ce roman, de fait précis, tant quant à la description de la vie quotidienne dans les campements et sur les chantiers, très dangereux, de coupe d'arbres gigantesques, qu'à celle des traditions finlandaises, ou encore de l'activité syndicale de l'époque.

Et puis je me suis attachée à la famille Koski : certes, Faire bientôt éclater la terre est avant tout un roman historique, dense, mais il est aussi une fresque familiale d'apprentissage, d'amour, de solidarité face à l'adversité, qui incarne avec romanesque, et parfois émotion, une part d'Histoire assez peu connue, finalement, en Europe de l'Ouest, si l'on ne s'intéresse pas un minimum au sujet.

Je me replongerai volontiers, un jour, dans un roman de l'auteur, qui manie avec brio histoire et Histoire, du moins de la façon dont, moi, je l'apprécie.
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