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Critique de lebelier


Edward II, roi d'Angleterre au XIVe siècle, s'est entiché d'un "mignon" , le Français Piers (Pierre) de Gaveston et, à la mort de son père qui l'avait exilé, le rappelle auprès de lui.
Il lui donne toute une série de titres et lui passe toutes ses fantaisies, notamment de faire emprisonner l'évêque qui l'a fait exiler. Les barons et nobles, dont Mortimer le Jeune, s'opposent au roi contre Gaveston. Il le force à le renvoyer en exil sous peine de destitution. le roi, effondré, se refuse à la reine Isabelle tant que Gaveston reste en exil. Mais les barons, sous l'impulsion de Mortimer le Jeune, rappellent Gaveston pour le tuer. le bonheur du roi et de son amant est de courte durée.
La reine Isabelle, qui s'est rapprochée de Mortimer le Jeune, part chercher de l'aide en France avec son fils, le futur Edward III, pour finir le règne d'Edward II. le futur jeune roi fait promettre à sa mère de ne pas tuer son père mais une lettre en latin mal ponctuée, ruse de Mortimer, sème la confusion sur l'homme des basses oeuvres, Matrevis qui finalement décide tout seul de son interprétation funeste. le roi est enfermé à Killingworth et subit les pires traitements.
La lettre tombant entre les mains du jeune Edward III fournit à celui-ci les preuves et les instigateurs du meurtre de son père. Il se venge sans tarder.
Ecrite un an avant, on ne peut que remarquer tous les points communs de cette pièce avec le Richard II de Shakespeare.
D'abord cette obsession du titre de "roi de droit divin", le roi étant déposé, tous ses droits sont bafoués. Comme Bolingbroke (le futur Henry IV), Gaveston est exilé en Irlande, même si la pièce finit mieux pour Bolingbroke.
Le dénouement est peut-être amené avec moins de subtilité et de mesure que chez Shakespeare. Une fois le complot découvert, tout s'enchaîne alors que la pièce possède des longueurs, des langueurs, des atermoiements. L'avènement d'Edward III est synonyme d'action rapide. Peut-être était-ce une volonté de l'auteur d'en faire sentir la différence.
La fin d'Edward II est sordide et le film de Derek Jarman (1991) possède en ce sens une ambiance étrange, presque minimaliste dans le décor.
Comme Richard II encore, Edward II est l'histoire d'un homme dépouillé de son pouvoir, de ses besoins vitaux, de sa vie.
Cette pièce de Marlowe -qui, on le rappelle, en a écrit peu, étant donné sa mort prématurée, assassiné d'un coup de poignard à l'oeil dans une taverne- est très sombre, proche de la tragédie grecque et presque prémonitoire de la fin de son auteur qui était, lui aussi attiré par les hommes.
Ce ne fut pas facile à lire, surtout en version originale.
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