Il faut l'avouer, j'étais en triple A : à cran, accro, amoureuse.
On ne découvre pas de terre nouvelle sans consentir à perdre de vue les rivages de nos certitudes.
Chaque pas compte, chaque fois que l'on renverse sa destinée, les choses s'en voient modifiées.
Je connais bien ses symptômes : ton coeur fait de curieux bonds dans ta poitrine, tes yeux se sont illuminés et embués, tu as eu la certitude d'avoir trouvé celui qui comblerait tes vides et tu as envie de pleurer pour un rien. Ne cherche plus, c'est bien ce qu'on appelle le coup de foudre.
L'amant, le vrai, est celui qui vous fait fondre rien qu'en vous touchant la tête ou en vous souriant droit dans les yeux.
Ses créations sont comme l'apparition d'une soucoupe volante dans le ciel du luxe et, à chaque lancement, c'est l'évènement planétaire.
J'avais gagné en assurance et compris que la beauté était un jeu, que j'avais le droit d'y participer.
J'ai su, ce jour-là, que rien n'était plus précieux que le contact de la terre, de l'herbe, des fleurs. Je saisissais enfin le miracle de la vie.
Sans saveur à mes yeux, le monde possible n'existait que dans la cuisine de maman.
J'ai le souci instinctif, naturel, des autres et la vie était trop compliquée pour m'embarquer dans des satisfactions ou des aigreurs.