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Critique de argali


J'ai beaucoup aimé ce polar inclassable. D'ailleurs, est-ce vraiment un polar ?

Elsa Marpeau prête son nom à l'héroïne, nous laissant croire à une autobiographie. Ayant vécu deux ans à Singapour, elle nous raconte la ville et le mode de vie des expats (les expatriés français) de l'intérieur et sans complaisance. le Condo qu'elle décrit était le sien, l'appartement aussi. Elle oscille volontairement entre l'intime et le roman, nous plongeant dans une certaine perplexité.

Elle nous livre également un roman noir où l'intrigue se tisse dans la réalité de la société Singapourienne. Une société duale où vivent côté à côté sans se mêler, les expatriés et leurs maids le plus souvent philippines ou malaises et les Singapouriens. Elle décrit avec subtilité la frivolité de la vie des épouses d'expatriés, la mesquinerie et les rancoeurs qui naissent de l'ennui et du désoeuvrement ; les relations superficielles, les trahisons, les bassesses… Une belle étude des rapports sociaux et humains.

Dès le départ, on est frappé par le champ lexical omniprésent, celui de la chaleur, de la moiteur, de l'écrasement. On ne peut s'empêcher de penser à « L'étranger » de Camus tout au long de la lecture. Clin d'oeil que l'on retrouve également dans le titre. C'est cette chaleur étouffante qui conditionne les relations humaines, les activités, les horaires et égare les esprits.

Elsa Marpeau s'est amusée à glisser d'autres références littéraires dans son roman ; Cendrars, Miller, Nerval et d'autres apparaissent pour nous rappeler qu'elle joue avec les genres, l'ambigüité et que rien n'est acquis.

La construction du roman quant à elle est quelque peu déstabilisante au début. L'auteure nous entraine dans une spirale où présent et flash-back se mêlent. Elle avance dans son récit pour mieux revenir en arrière et apporter des détails qui relanceront la narration. Une construction tout en finesse qui tient en haleine jusqu'au dénouement final qu'on n'avait pas vu venir.

Je ne peux que vous conseiller cette plongée passionnante dans cette ile où cohabitent et s'opposent une végétation luxuriante à la faune exotique, en plein centre ville ultra moderne et densément urbanisé. Cette abondante verdure contribuant au climat équatorial, chaud et orageux qui prend la première place dans le récit.

Un roman sensuel et ambigu à découvrir. Ce n'est pas un hasard s'il a reçu plusieurs prix dont « La plume de cristal 2013 » dans le cadre du Festival International du Film Policier de Liège

Lien : http://argali.eklablog.fr/l-..
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