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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme tous les étés, Lisbeth, 11 ans, va passer ses vacances à Saint-Sernin, en Charentes Maritimes, dans la villa de Tante Irène, au bord de la mer. Ne suscitant qu'indifférence et agacement aux yeux de ses parents, l'enfant se mure dans le silence, la solitude et l'ennui. Jusqu'au jour où sa route croise celle de Micha, un jeune réfugié albanais. Micha n'est pas un adulte comme Lisbeth en a l'habitude : il s'intéresse à elle, l'écoute avec attention. La Onzième Heure serait-elle enfin arrivée ? Aïdée, la vieille femme bossue du village, lui a conté cette parabole, celle de la patience récompensée. Mais Lisbeth le sait aussi, quand l'attente s'incarne enfin, le danger guette, en filigrane. Dans la suspension de l'instant, flamboie déjà la promesse délétère d'un « bonheur rouge »…

« La Onzième Heure » est un roman magnifique et très juste sur le thème de l'enfance. Isabelle Pestre s'attache à une enfant de 11 ans qui se heurte à l'indifférence cruelle des adultes, ses parents en premier lieu. L'auteure vient dire, à l'endroit même où Lisbeth ne le peut, ne le sait, ses souffrances.
« Après le déjeuner, elle revient dans l'embrasure de la porte-fenêtre, au bord du jardin, et secoue la tête pour dissiper son chagrin. Sa vie est hérissée de malheurs minuscules. Lisbeth s'écorche aux paroles de ceux qu'elle aime ; aussi s'exerce-t-elle vaillamment à l'oubli pour vivre malgré tout. Malgré elle. » (p. 14)
En termes simples, emplis d'une poésie douce et nostalgique, elle dépeint magistralement les faiblesses et illusions de Lisbeth mais aussi toute sa force, par-delà sa naïveté déconcertante : celle de puiser des ressources en elle-même, même si elles isolent des autres encore plus, celle de s'attacher à un adulte qui semble lui manifester de l'intérêt. Des forces qui portent en elles-mêmes des dangers.

« La Onzième Heure » est l'heure de l'attente qui soudain éclot en fleurs de chair, l'heure aussi où les belles-de-nuit de la Tante Irène s'épanouissent en corolles de lumière quand le jour commence à abdiquer, s'essoufflant en une obscurité qui ralentit les battements d'un monde trépidant.
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Pour un coup d'essai, mon Dieu !, quel coup de maître !
La onzième heure, c'est la réinterprétation violente et douce à la fois - comme seuls peuvent l 'être les embrasements de l'âme humaine dès lors qu'elle s'interroge sur l'au-delà- , la réinterprétation d'une célèbre parabole du Nouveau Testament.
On est touché par la délicatesse de l'écriture, par ces soudaines fulgurances dans les descriptions. L'auteur nous berce d'évocations poétiques, nous endort par la petite chanson douce de son style pour mieux nous secouer lorsque surgira la violence, là où on ne l'attendait pas.
Un roman maîtrisé, à réserver aux amateurs d'un style lyrique et impressionniste à la fois.
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