Tout indique que nous sommes disposés à accepter un fardeau - même s'il exige des sacrifices à court terme alors que les menaces sont incertaines et à long terme - tant que nous partageons un objectif commun et que nous en sommes récompensés par un sens plus profond d'appartenance sociale.
La langue du changement climatique, toujours en évolution, tient compte des preuves toujours plus nombreuses montrant que la décision d'ignorer le changement climatique nous mène sur une voie qui aboutira à un cul-de-sac; nous n'aurons plus ni contrôle ni options à notre disposition.
Il est beaucoup plus efficace de lier les solutions au changement climatique aux sources du bonheur, et aux rapports que nous entretenons avec nos amis, nos voisins, nos collègues.
Nos attitudes et comportements sont façonnés tant par les personnes à qui nous voulons ressembler que par celles dont nous voulons nous distinguer.
Notre point de vue est sans cesse façonné par les négociations qui se tiennent entre notre propre identité, la loyauté envers notre groupe et nos relations avec la société dans son ensemble.
Le journalisme a besoin d'événements, de causes nettement définies, et d'un "récit qui oppose gentils et méchants". Mais le changement climatique n'a rien de tout ça. C'est un phénomène qui évolue lentement, qui est complexe et, par-dessus le marché, nous sommes les méchants de l'histoire. Ce n'est pas quelque chose que les auditeurs ou les spectateurs veulent entendre.
J'ai passé une grande partie de ma vie active dans le mouvement écologiste, menant des campagnes contre les gouvernements, les grosses entreprises et la finance internationale. J'estime que la plupart de ces questions, se résument, en fin de compte, à une lutte contre des intérêts privés, distincts et identifiables.
Les gens ont besoin de preuves fournies par d'autres avant de passer eux-mêmes à l'action - c'est ce qu'on appelle la coopération conditionnelle.
Lorsque nous interprétons la norme sociale de manière erronée, nous pouvons être amenés à réprimer nos propres idées, creusant davantage l'écart et renforçant le faux consensus - et, si l'on pousse cette situation à l'extrême, créant une société dans laquelle la majorité reste silencieuse parce qu'elle craint d'être en minorité. Ce phénomène, appelé ignorance pluraliste, permet de comprendre la polarisation extrême autour de marqueurs d'identité politique clés comme l'avortement, le contrôle des armes à feu, et de plus en plus, le changement climatique.
Plus le problème est connu par d'autres (supposons-nous), plus nous faisons abstraction de notre bon sens et observons les comportements autour de nous pour savoir comment réagir.