Ça faisait un bail que je n'étais pas tombée sur un thriller psychologique capable de sortir un tant soit peu de l'ordinaire. Jusqu'à ce que je découvre ce "page turner" dans lequel le fantastique a toute sa place, puisqu'il est au service d'un sous-texte social critique que j'ai trouvé pertinent.
L'auteur s'applique à dépeindre un monde réel présentant des faiblesses, des failles où le surnaturel s'engouffre, et où les relations interpersonnelles - entre petites gens et puissants - sont complexes et mystérieuses.
Il nous offre, au passage, une vision intrigante de la mégalopole new-yorkaise. La ville est l'épicentre de l'histoire ; elle est vue comme une sorte d'asile perpétuel, mais aussi comme un lieu de dépersonnalisation dans lequel on peut se perdre comme se réinventer.
A travers ce livre, l'écrivain a su me proposer une relecture intéressante des croyances personnelles et des peurs communes - comme marcher dans les rues d'une grande ville en ayant régulièrement l'impression d'être suivi(e) - et me soumettre des explications d'ordre socio-affectives et mémorielles plausibles, alors même qu'elles n'hésitent pas à s'aventurer bien au-delà du domaine du rationnel !
Malgré quelques longueurs et une plume parfois desservie par sa traduction, ce récit
(dans la lignée de Chuck Palahniuk ou Stephen King) a su capter toute mon attention et a réussi à me toucher, tant il plaide pour une revalorisation de l'imaginaire dans la vie des adultes - telle une belle métaphore du travail de chaque romancier à l'adresse de son lectorat.
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