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Citations sur Vers libres. Edition bilingue : français - espagnol (31)

Soif de beauté

Seul, je suis seul: voici le vers ami,
Comme l'époux qui diligent accourt
A l'appel de la tourterelle effrayée.
Comme des hauts sommets au moment du dégel
Les neiges libérées dévalent au torrents
Abondants par vallons et halliers -
Ainsi au plus profond de mon âme oppressée
Un amour apaisant et un désir avide
De céleste beauté se répandent.
Comme si sur la terre, du haut du vaste azur,
S'épandait le parfum de l'âme d'une vierge
Embaumant la sanglante et sombre humanité,
Leur bénigne clarté les étoiles déversent
Épouses du silence ! - et des fleurs
Ainsi le doux parfum confusément s'élève.

Donnez-moi excellence et perfection : donnez-moi
Un dessin de Michel-Ange : une épée
Avec pommeau de Cellini, encore plus belle
Que les plafonds d'ivoire ciselé
Que se plaît à sculpter la Nature.
L'auguste crâne où se sont consumés
L'universel Hamlet ainsi que la fureur
Tumultueuse de maure : - la jeune fille
Indienne qui, sur le bord du fleuve riant
Don' l'eau baigne les murs de l'antique Chitchén,
Cachée à l'ombre d'un luxuriant bananier
Et sous ses propres cheveux, essuyait
Son corps svelte à la peau brune et lisse.
Donnez-moi mon ciel bleu... donnez-moi la pure
Âme marmoréenne qu'au Louvre magnifique
Offrit, comme un fleuron, la célèbre Milo.
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Sed de Belleza

Solo, estoy solo: viene el verso amigo,
Como el esposo diligente acude
De la erizada tórtola al reclamo.
Cual de los altos montes en deshielo
Por breñas y por valles en copiosos
Hilos las nieves desatadas bajan-
Así por mis entrañas oprimadas
Un balsámico amor y una avaricia
Celeste de hermosura se derraman.
Tal desde el vasto azul, sobre la tierra,
Cual si de alma de virgen la sombría
Humanidad sangrienta perfumasen,
Su luz benigna las estrellas vierten
Esposas del silencio! -y de las flores
Tal el aroma vago se levanta.

Dadme lo sumo y lo perfecto: dadme
Un dibujo del Angelo: una espada
Con puño de Cellini, más hermosa
Que las techumbres de marfil calado
Que se place en labrar Naturaleza.
El cráneo augusto dadme donde ardieron
El universo Hamlet y la furia
Tempestuosa del moro: -la manceba
India que a orillas del ameno río
Que del viejo Chitchén los muros baña
A la sombra de un plátano pomposo
Y sus propios cabellos, el esbelto
Cuerpo bruñido y nítido enjugaba.
Dadme mi cielo azul... dadme la pura
Alma de mármol que al soberbio Louvre
Dio, cual su espuma y flor, Milo famosa,
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Fleurs du ciel

J'ai lu ces deux vers de Ronsard:
"Je vous envoye ce bouquet que ma main
Vient de trier de ces fleurs épanouies",
et j'ai écrit ceci:

Des fleurs ? Je ne veux pas de fleurs ! Celles du ciel
Je voudrais moissonner !
Qu'il craque, tel le pan
D'un mont lézardé, ce vêtement fatigué
Qui m'étreint et m'enchaîne de ses tentacules
Ainsi que de serpents,- qui dans mon âme rassasient
Leur faim, introduisant dans la sombre caverne
Séjour de mon esprit, leur noire
Tête, leur bouche rouge et souriante ! -
Qu'il tombe, comme un charme, ce tissu
De racines enchevêtré ! - Que surgissent
A la place de mes bras des ailes, - et qu'il semble
Que, quand je monterai par l'éther solennel,
De mes yeux, pleins de cet univers où ils vont,
Des torrents lumineux sur les hommes descendent !

Et que folâtrent dans la rosée des jardins
D'aimables troubadours moissonnant des fleurettes : -
Moi, pâle d'amour, dressé dans les ténèbres,
Enveloppé dans une gigantesque cape
De lumière astrale, en mon jardin, le ciel,
Je ferai un bouquet magnifique d'étoiles :
Pour saisir la lumière ma main ne tremblera ! :

Enfin je chercherai, dans les nues endormies,
Ma bien-aimée, et sur son sein la plus brillante
Je fixerai, et j'éparpillerai les autres
Sur sa vaporeuse chevelure dorée.
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Flores del cielo

Leí estos dos versos de Ronsard:
" Je vous envoye un bouquet que ma main
Vient de trier de ces fleurs, épanouies", y
escribí esto:

Flores? No quiero flores! Las del cielo
Quisiera yo segar!
Cruja, cual falda
De monte roto, esta cansada veste
Que me encinta y engrilla con sus miembros
Como con sierpes,- y en mi alma sacian
Su hambre, y asoman, a la cueva lóbrega
Donde mora mi espíritu, su negra
Cabeza, y boca roja y sonriente!-
Caiga, como un encanto, este tejido
Enmarañado, de raíces!-Surjan
Donde mis brazos alas,- y parezca
Que, al ascender por la solemne atmósfera,
De mis ojos, del mundo a que van llenos,
Ríos de luz sobre los hombres rueden!

Y huelguen por los húmedos jardines
Bardos tibios segando florecillas:-
Yo, pálido de amor, de pie en las sombras,
Envuelto en gigantesca vestidura
De lumbre astral, en mi jardín, el cielo,
Un ramo haré magnífico de estrellas:
¡No temblará de asir la luz mi mano!:

Y buscaré, donde las nubes duermen,
Amada, y en su seno la más viva
Le prenderé, y esparciré las otras
Por su áurea y vaporosa cabellera.
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Bois de roses

Là doucement je vais te dire mes soucis ;
Là sur ta bouche je vais écrire mes vers ! -
Viens, la solitude sera ton bouclier !
Mais si d'aventure tu pleures, dans tes mains
Je cacherai mon visage, et mes larmes
Effaceront mes étranges poèmes.
Souffrir, ô toi que j'aime ! serai-je le sabot
Brutal, et toi, bien-aimé, le lis brisé ?
Oh ! le sang d'une âme, est-ce que tu l'as vu ?
Il a une voix, des mains, et accuse dans l'ombre
Éternellement celui qui l'a versé.
Il est des crimes cachés, ainsi que des cadavres
D'âmes, et il est des vils assassins !
Viens dans ma forêt : du chêne le plus droit
Faisons un pilori, et sur ce pilori
Mettons tous ceux qui trompent une femme !

C'est l'humaine bataille : c'est la terrible
Bataille des sabots contre les lis !
Les hommes orgueilleux, ne sont-ils pas des fauves ?
Des bêtes brutes et sauvages ! Vois, je t'apporte
Mon fauve mort, et ma fureur domptée.-
Viens, nous allons nous taire ; murmurer ; au son
Des feuillages d'Avril et des nichées d'oiseaux.
Laisse, ma bien-aimée, les murs silencieux
De ta maison brisée, et viens donc avec moi
Non pas à la mer qui frappe et rugit, mais au bois
De roses qui se trouve au fond de la forêt.
Là-bas, la vie est bonne, parce qu'elle est libre -
Et ta vertu, libre, n'en sera que plus vraie,
Et, libre, plus méritoire mon respect.
L'amour, s'il n'est libre, ne fait pas le bonheur.
Ah, misérables, qui tranquillement jouissez
D'amours de contrebande ! Si l'amour
Est d'autrui, le plaisir de le respecter
Est mille fois plus grand que celui d'en jouir ;
Lorsque l'on agit bien, quelle fierté au cœur,
Et comme elle s'épanche en larmes suaves,
Et en paroles étranges, qui semblent
Des ailes, non des mots ! Quelle faute plus grave
Que de feindre l'amour ! Car il est des tourments
Tel celui de parler, sans aimer, de l'amour !

Viens, moi j'irai tristement, car je meurs !
Viens, et la solitude sera ton bouclier !
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Bosque de rosas

Allí despacio te diré mis cuitas;
Allí en tu boca escribiré mis versos!-
Ven, que la soledad será tu escudo!
Pero, si acaso lloras, en tus manos
Esconderé mi rostro, y con mis lágrimas
Borraré, los extraños versos míos.
Sufrir¡ tú a quien yo amo, y ser yo el casco
Brutal, y tú, mi amada, el lirio roto?
Oh! la sangre del alma, tú la has visto?
Tiene manos y voz, y al que la vierte
Eternamente entre la sombra acusa.
¡Hay crímenes ocultos, y hay cadáveres
De almas, y hay vilanos matadores!
Al bosque ven: del roble más erguido
Un pilón labremos, y en el pilón
Cuantos engañen a mujer pongamos!

Ésa es la lidia humana: la tremenda
Batalla de los cascos y los lirios!
Pues los hombres soberbios ¿no son fieras?
Bestias y fieras! Mira, aquí te traigo
Mi bestia muerta, y mi furor domado.-
Ven, a callar; a murmurar; al ruido
De las hojas de Abril y los nidales.
Deja, oh mi amada, las paredes mudas
De esta casa ahoyada y ven conmigo
No al mar que bate y ruge sino al bosque
De rosas que hay al fondo de la selva.
Allí es buena la vida, porque es libre-
Y tu vertud, por libre, será cierta,
Por libre, mi respeto meritorio.
Ni el amor, si no es libre, da ventura.
¡Oh, gentes ruines, las que en calma gozan
De robados amores! Si es ajeno
El cariño, el placer de respetarlo

Mayor mil veces es que el de su goce;
Del buen obrar ¡qué orgullo al pecho queda
Y cómo en dulces lágrimas rebosa,
Y en extrañas palabras, que parecen
Aleteos, no voces! Y qué, culpa
La de fingir amor! Pues hay tormento
Como aquél, sin amar, de hablar de amores!

Ven, que allí triste iré, pues yo me veo!
Ven, que la soledad será tu escudo!
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AU BON PIERRE

L'on dit, bon Pierre, que tu médis de moi
Parce que mes cheveux derrière mon oreille
En boucles ondoyantes abondamment s'écoulent :
Réponds, brigand, qu'alors que toi dans tes festins
Dans les nectars dorés et flacons parfumés,
Entouré de ces filles du perfide Nord,
De tes esclaves la sueur et le sang
En or transformés, désinvolte tu bois, -
Méditatif, fébrile, pâle, grave,
Moi je coupie mon pain solitaire à ma table
Demandant au vent sourd, malheureux que je suis !
De pouvoir libérer le serf de son malheur
Et toi de ton infamie ! -
Et dans ces aventures,
Il arrive, Pierre, que dans ma bourse plate
Manque la pièce de monnaie que réclame
De ses mains mouillées le barbier.
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AL BUEN PEDRO

Dicen, buen Pedro, que de mi murmuras
Porque tras mis orejas el cabello
En crespas ondas su caudal levanta:
Diles, bribon, que mientras tu en festines
En rubios caldos y en fragantes pomas,
Entre mancebas del astuto Norte,
De tus esclavos el sudor sangriento
Torcido en oro bebes descuidado,-
Pensativo, fabril, palido, grave,
Mi pan rebano en solitaria mesa
Pidiendo oh triste! al aire sordo modo
De libertar de su infortunio al siervo
Y de tu infamia a ti!-

Y en estos lances,
Suéleme, Pedro, en la apretada bolsa
Faltar la monedilla que reclama
Con sus humedas manos el barbero.
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La vie n'est pas
Une coupe enchantée, qui se change soudain
En fiel pour les malheureux, et en pétillant
Tokay pour l'homme heureux. La vie est grave,-
Fragment de l'Univers, formule reliée
A l'immense formule, esclave ligotée
A un chariot d'or, qui aux propres regards
De tous ceux qu'il emporte en sa course rapide
Se cache en une gloire de poussière d'or,- esclave
Par d'invisible et lourdes chaînes
A l'inlassable éternité attachée !

Notre terre est un cirque, comme celui de Rome ;
Près de chaque berceau c'est une panoplie
Invisible qui attend l'homme, et où flamboient
Comme un poignard cruel frappant qui le brandit,
Les vices, et comme des écus de pureté
Les vertus : la vie est cette vaste arène,
Et les hommes sont les esclaves gladiateurs,-
Mais le peuple et le roi, en silence regardent
Des gradins élevés, dans l'ombre solitaire.
Mais ils regardent ! Et celui qui dans le combat
A baissé son écu, ou bien l'a écarté,
Ou lâche a supplié, ou a offert son cœur
Faible et soumis à l'impitoyable dague
De l'adversaire, les farouches vestales
Assises sur le trône d'implacable pierre
Le condamnent à mort, pollice verso,
Et la dague enfoncée jusqu'à la garde vile,
Sur l'arène cloue le lâche gladiateur.

Relève, ô peuple, ton écu, car cette vie
Est grave, et toute action est une lourde faute
Que l'on porte plus tard tel un anneau d'esclave
Fermé autour du cou, ou grande récompense
Qui permet d'échapper au funeste destin !

Voyez-vous les esclave ? Comme des corps sans vie
En grappes réunis, derrière votre dos
Ils seront là vie après vie, et vous du front.

Livide et angoissée, cette sinistre charge
En vain vous halerez, jusqu'à ce que le vent
De votre châtiment barbare apitoyé,
Des atomes derniers ne fasse que poussière !
Ah quelle atroce vision ! ah quelle terrible
Procession de coupables ! Comme en une noire
Plaine je les contemple, effrayants, haletants,
Arbres privés de fruits, lianes séchées
Et pitoyables, en une funeste contrée
Où le soleil est sans clarté, l'arbre sans ombre !
Ils rament en silence, comme sur un vaste
Océan privé d'eau, tandis que sur le front
Ceinte est la corde comme le joug du bœuf,
Et à l'arrière enfin, leurs maigres corps zébrés
De cruels coups de fouet, la foule des captifs !

Voyez-vous ces carrosses, ces blancs linges fins
Amènes et légers, ce superbe coursier
La crinière tressée, les rênes magnifiques,
Cette selle de riches parures d'argent
Garnie, et le minuscule escarpin
Prison, en même temps, du pied comme des cœurs ?
Or voyez donc qu'ici les autres vous méprisent
Comme une race vile, sans courage et sans vie !
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No es la vida
Copa de mago que el capricho torna
En hiel para los miseros, y en férvido
Tokay para el feliz. La vida es grave,-
Porcion del Universo, frase unida
A frase colosal, sierva ligada
A un carro de oro, que a los ojos mismos
De los que arrastra en rapida carrera
Ocultase en el aureo polvo,-sierva
Con escondidas riendas ponderosas
A la incansable eternidad atada!

Circo la tierra es, como el Romano;
Y junto a cada cuna una invisible
Panoplia al hombre aguarde, donde lucen
Cual daga cruel que hiere al que la blande,
Los vicios, y cual limpidos escudos
Las virtudes: la vida es la ancha arena,
Y los hombres esclavos gladiadores,-
Mas el pueblo y el rey, callados miran
De grada excelsa, en la desierta sombra.
Pero miran! Y a aquel que en la contienda
Bajo el escudo, o lo dejo de lado,
O suplico cobarde, o abrio el pecho
Laxo y servil a la enconosa daga
Del enemigo, las vestales rudas
Desde el sitial de la implacable piedra
Condenan a morir, pollice verso,
Y hasta el pomo ruin la daga hundida,
Al flojo gladiador clava en la arena.

Alza, oh pueblo, el escudo, porque es grave
Cosa esta vida, y cada accion es culpa
Que como aro servil se lleva luego
Cerrado al cuello, o premio generoso
Que del futuro mal provido libra!

Veis los esclavos? Como cuerpos muertos
Atados en racimo, a vuestra espalda
Iran vida tras vida, y con las frentes
Palidas y angustiadas, la sombria
Carga en vano halaréis, hasta que el viento
De vuestra pena barbara apiadado,
Los atomos postreros evapore!
Oh qué vision tremenda! oh qué terrible
Procesion de culpables! Como en llano
Negro los miro, torvos, anhelosos,
Sin fruta el arbolar, secos los pios
Bejucos, por comarca funeraria
Donde ni el sol da luz, ni el arbol sombra!
Y bogan en silencio, como en magno
Occeano sin agua, y a la frente
Llevan, cual yugo el buey, la cuerda uncida,
Y a la zaga, listado el cuerpo flaco
De hondos azotes, el monton de siervos!

Veis las carrozas, las ropillas blancas
Risuenas y ligeras, el luciente
Corcel de crin trenzada y riendas ricas,
Y la albarda de plata suntuosa
Prendida, y el menudo zapatillo
Carcel a un tiempo de los pies y el alma?
Pues ved que los extranos os desdenan
Como a raza ruin, menguada y floja!
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