AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Vers libres. Edition bilingue : français - espagnol (31)

[La poésie est sacrée...]

La poésie est sacrée. Que personne
Ne la prenne d'autrui, mais en soi. Que personne
Telle une triste esclave qui sèche ses larmes
Pour rejoindre son inclémente maîtresse,
Ne l'appelle à sa fantaisie : car alors
Elle viendra pâle et sans amour, telle une esclave,
De ses mains défaillantes elle coiffera
Les cheveux de sa maîtresse : en une haute tour,
Comme une oeuvre de haute pâtisserie,
Elle enroulera ses tresses ; ou de vulgaires
Boucles elle recouvrira le noble front
Par lequel une âme honorable se révèle ;
Ou mieux les attachera, dégageant le cou,
Sans nul autre ornement, discrètement noués.
Mais pendant que la malheureuse coiffe la dame,
Son cœur affligé, ainsi qu'un oiseau rouge
Aux ailes blessées, tremblant se trouvera
Bien loin, ah ! dans la poitrine de son amant,
Comme en hiver un oiseau dans son nid !
Que Dieu maudisse maîtres et tyrans -
Qui font marcher les corps infortunés
En des lieux où ne peuvent se trouver les cœurs ! -
Commenter  J’apprécie          10
[La poesía es sagrada...]

La poesía es sagrada. Nadie
De otro la tome, sino en sí. Ni nadie
Como a esclava infeliz que el llanto enjuga
Para acudir a su inclemente dueña,
La llame a voluntad: que vendrá entonces
Pálida y sin amor, como una esclava.
Con desmayadas manos el caballo
Peinará a su señora: en alta torre,
Como pieza de gran repostería,
Le apretará las trenzas; o con viles
Rizados cubrirá la noble frente
Por donde el alma su honradez enseña;
O lo atará mejor, mostrando el cuello,
Sin otro adorno, en un discreto nudo.
¡Mas mientras la infeliz peina a la dama,
Su triste corazón, cual ave roja
De alas heridas, estará temblando
Lejos ¡ay! en el pecho de su amante,
Como en invierno un pájaro en su nido!
¡Maldiga Dios a dueños y a tiranos-
Que hacen andar los cuerpos sin ventura
Por do no pueden ir los corazones!-
Commenter  J’apprécie          00
Poétique

La vérité exige un sceptre. Ma poésie
Peut, tel un gentil page, aller par les salons
Luxueux, aux parfums variés et aux riches lumières,
Tout tremblant d'amour dans le cortège
D'une illustre princesse, ou bien distribuant
Aux dames des sorbets exquis. Ma poésie connaît
Les épées d'apparat, et les pourpoints violets,
Coiffures blondes et chausses à crevés.
Elle connaît les vins doux ainsi que les amours
Ma poésie sauvage ; mais elle préfère
Le silence du véritable amour,
Et la forêt touffue et prolifique :
Elle aime le canari, comme elle aime les aigles !
Commenter  J’apprécie          20
Poética

La verdad quiere cetro. El verso mío
Puede, cual paje amable, ir por lujosas
Salas, de aroma vario y luces ricas,
Temblando enamorado en el cortejo
De una ilustre princesa, o gratas nieves
Repartiendo a las damas. De espadines
Sabe mi verso, y de jubón violeta
Y toca rubia, y calza acuchillada.
Sabe de vinos tibios y de amores
Mi verso montaraz; pero el silencio
Del verdadero amor, y la espesura
De la selva prolífica prefiere:
¡ Cuál gusta del canario, cuál del águila!
Commenter  J’apprécie          00
Arbre de mon âme

Comme un oiseau qui traverse l'air clair
Je sens que viennent à moi tes pensées
Et là dans mon cœur établissent leur nid.
L'âme s'épanouit : ses rameaux frissonnent
Comme les lèvres tendres d'un jeune homme
Lors du premier baiser à une jolie femme :
Les feuilles chuchotent : elles ressemblent
A des ouvrières bavardes et envieuses,
Occupées à préparer le lit nuptial
Pour la demoiselle d'une riche maison :
Vaste est mon cœur, et il a tout à toi :
Tous les malheurs y contiennent, ainsi que tout
Ce qui au monde pleure, et souffre, et meurt !
Des feuilles mortes, de la poussière, des branches
Brisées je le débarrasse : je lisse avec soin
Chaque feuille, et les tiges : puis j'enlève
Tous les vers et les pétales rongés
Des fleurs : je rafraîchis le gazon à l'entour
Et pour te recevoir, oiseau immaculé !
J'apprête mon cœur transporté de joie !
Commenter  J’apprécie          50
Árbol de mi alma

Como un ave que cruza el aire claro
Siento hacia mí venir tu pensamiento
Y acá en mi corazón hacer su nido.
Ábrese el alma en flor: tiemblan sus ramas
Como los labios frescos de un mancebo
En su primer abrazo a una hermosura:
Cuchichean las hojas: tal parecen
Lenguaraces obreras y envidiosas,
A la doncella de la casa rica
En preparar el tálamo ocupadas:
Ancho es mi corazón, y es todo tuyo:
Todo lo triste cabe en él, y todo
Cuanto en el mundo llora, y sufre, y muere!
De hojas secas, y polvo, y derruidas
Ramas lo limpio: bruño con cuidado
Cada hoja, y los tallos: de las flores
Los gusanos y el pétalo comido
Separo: oreo el césped en contorno
Y a recibirte, oh pájaro sin mancha!
Apresto el corazón enajenado!
Commenter  J’apprécie          00
[D'entre les hommes...]

D'entre les hommes, on revient tout souillée
Comme les paysans du pressoir malodorant
Où ils écrasent les raisins généreux.-
Que tremblent ceux qui aiment, qu'à coups de poing
Cruels, comme aux gens honnêtes, les bandits
Les blesseront au vif de leur âme affolée ! -
Et traqué, comme une bête, l'on ne se laissera
Tomber à plat ventre que sur son lit de lumière !
Le barbare [romain ? ] jetait aux tigres
Les fidèles du Christ : - et c'est aux hommes
Qu'aujourd'hui on jette les nouveaux martyrs !
Car comme la graine croît pour donner l'arbre
Vigoureux, et une frondaison superbe, et fructifie,
L'âme aimante qui, sans se donner se meurt
Ne trouvera ni air, ni terre, lumière, ni emploi./
Pour éclairer la terre le soleil resplendit :
La graine commence par donner un doux fruit,
Et maintenant, ou après, ou un jour, l'âme
Trouvera le plaisir d'aimer sans [en rougir].
Moi j'ai déjà senti, déjà comme se meut
Libérée du corps, de même qu'un nuage
Dans l'espace divin, l'âme humaine !
Commenter  J’apprécie          30
[Entre los hombres...]

Entre los hombres, viénese manchado
Cual del lagar hediondo en donde estrujan
Los labriegos las uvas generosas.-
Tiemblen los que amen, que a puñadas duras,
Como a la gente limpia los rufianes
Le enllagarán el alma enloquecida!-
Y perseguido, como a fiera, sólo
En su lecho de luz caerá de bruces!
Echaba al tigre el bárbaro [romano?]
A los fieles a Cristo: -y a los hombres
Se echa los nuevos mártires ahora!
Pues como si a árbol fuerte la semilla
Crece, y a pompa umbrosa, y fructifica,
El alma amante, que sin darse muere
Ni aire ha de hallar, ni tierra, luz y empleo.
Para alumbrar la tierra el sol esplende:
Frutece en poma suave la semilla,
Y hoy, o después, o alguna vez, el goce
De amar sin [sonrojarse] hallaré el alma.
¡Ya yo he sentido, ya, cómo se mece
Libre del cuerpo, así como una nube
En el divino espacio el alma humana!
Commenter  J’apprécie          00
[La forêt est profonde]

La forêt est profonde. Une flore immense,
Telle une dense muraille, comble
De ses parfums pénétrants l'air frais, -
Et le tronc gris, et les branches vertes déversent
Des guirlandes de mauves hypomées.
Léchant le tronc,
De longues racines, qui vont baiser
De la lagune bleue les vastes ondes paresseuses,
Comme une femme qui, d'un air ensommeillé
Tendant ses seins dressés
Ouvre les bras à l'amant attardé.
Les vertes feuilles, promesses d'amour,
Murmurent ; et dans les ondes se reflètent,
Comme les vivants qui sur la terre courent
En voyant le bonheur, sans jamais le trouver.
Et les racines, esclaves de leur tronc, -
Comme l'esprit, se secouent
La parure charnelle d'un souffle désespéré, -
Et, comme l'âme meut dans les espaces
Une aile, pendant que dans le tronc gémit
L'aile épouse et gémissante esclave, -
De la cime de l'arbre, solidement réunies,
Les lianes souples sur les ondes flottent.
Commenter  J’apprécie          30
[La selva es honda...]

La selva es honda. Corpulenta flora,
Como densa muralla, el aire fresco
Con sus perfumes penetrantes carga,-
Y el tronco gris, y el ramo verde vierten
Guirnaldas de moradas hipomeas.
Lamiendo el tronco,
Luengas raíces, de la azul laguna
Las anchas ondas perezosas besan,
Como mujer que, en ademán de sueño
Los senos recios adelante echando
Los brazos tiende al amador tardío.
Las verdes hojas, prometiendo amores,
Murmuran; y en las ondas se reflejan,
Como los vivos que en la tierra corren
La dicha viendo, sin hallarla nunca
Y las raíces, de su tronco esclavas,-
Como el espíritu el carnal arreo,
Con desperado aliento se sacuden,-
Y, como el alma en los espacios mueve
Un ala, en tanto que en el tronco gime
El ala esposa, gemidora esclava,-
Al árbol alto reciamente juntos
Los blandos hilos en las ondas flotan.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (6) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les Amants de la Littérature

    Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

    Hercule Poirot & Miss Marple
    Pyrame & Thisbé
    Roméo & Juliette
    Sherlock Holmes & John Watson

    10 questions
    5286 lecteurs ont répondu
    Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}