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Critique de Pecosa


Pecosa
18 décembre 2016
Comme il l'avait déjà fait dans un précédent ouvrage, Les guerres silencieuses, qui évoquait les années passées à Sidi-Ifni par son père durant son service militaire, Jaime Martín s'inspire de son histoire familiale et nous raconte dans Jamais je n'aurai 20 ans ce qu'il advint de ses grands-parents pendant et après la guerre civile espagnole.
Cette histoire personnelle, familiale, intime, révélée au compte-goutte par ses proches à la demande de l'auteur est symptomatique d'une époque tumultueuse, dans laquelle elle s'inscrit au fer rouge. Elle débute en 1936 à Melilla, sur les pas d'Isabel, la grand-mère couturière qui apprend à lire et à écrire auprès de jeunes militants anarchistes, et qui doit s'enfuir à Barcelone à la suite du coup d'état et des représailles qu'il engendre. Elle se poursuit sur le front de Lerida aux côtés de Jaime le grand-père andalou artilleur dans l'armée républicaine, et se termine à Barcelone, sous une chape de plomb et de silence dans l'Espagne des vainqueurs.
"J'avais vingt ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. »
La génération croquée avec pudeur et délicatesse par Jaime Martín dans ce beau roman graphique, peut dire elle aussi que tout menace de ruine, la perte des êtres chers, les idéaux parfois quand ils s'entrechoquent avec la réalité mais pas l'amour puisque c'est lui qui permettra à Jaime et Isabel de survivre et de fonder une famille.
Ce qui m'a séduite à la lecture de Jamais je n'aurai 20 ans, en plus de la thématique, ce sont les lignes très épurées, et le choix des couleurs, éclatantes souvent, les trois couleurs du drapeau républicain déclinées sur la couverture et au fil des pages, dans toutes leurs nuances. De plus Jaime Martín place au coeur de son récit une femme de caractère, sa grand-mère, et lui fait la part belle, la dessinant sur la couverture telle la Niña Bonita qui aurait troqué son bonnet phrygien contre un calot de la C.N.T. L'auteur est parvenu avec cet ouvrage à nous intéresser en dépit ou grâce à son côté très personnel.

Je remercie Babelio et Aire Libre pour ce joli cadeau de fin d'année.
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