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Critique de Flodopas78


L'anthropologue Nastassja Martin a séjourné deux ans en Alaska pour écrire sa thèse sur les Gwich'in, dernière société alaskienne à avoir été touchée par l'Occident. A partir de cette expérience liminaire, elle écrit Les Ames sauvages, comme une parenthèse que l'on referme sur une tâche menée à son terme. C'est en partageant l'existence des Gwich'in et en recueillant avec patience et bienveillance leurs paroles, que Nastassja Martin est parvenue à saisir l'âme d'un peuple qui, confronté dans son quotidien aux ravages de la modernité, s'évertue malgré tout à rester en contact avec un environnement dont il tire sa subsistance par la chasse et la cueillette depuis des centaines d'années. C'est en créant des relations avec les personnes non-humaines (animaux et arbres) auxquelles les Gwich'in attribuent une âme commune, une « intériorité partagée » que ceux-ci ont réussi à survivre dans un milieu hostile à l'homme. Ces relations primordiales se donnent à voir dans les nombreuses histoires que les indigènes se transmettent de génération en génération comme ciment identitaire et pour préserver ces liens menacés par la confrontation à l'Occident.
Non seulement, ce livre nous plonge au coeur d'une culture totalement étrangère à notre façon de vivre mais il nous confronte également à notre responsabilité d'Occidentaux dans la destruction des derniers espaces sauvages de la planète par l'exploitation des ressources et l'accaparement des terres indigènes, sans oublier les effets du réchauffement climatique qui se font déjà cruellement ressentir. Quelles leçons sommes-nous prêts à tirer de leur expérience de vie en lien avec la nature, pour un avenir partagé, où chaque existant serait reconnu dans toute sa singularité ?

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